Kolwezi : tensions après la fermeture des dépôts d'achat de minerais
La ville de Kolwezi, dans le Lualaba a été secouée, ce lundi 3 mars, par de violents affrontements entre des exploitants artisanaux de minerais et les forces de l’ordre dans le quartier de Tshamundenda. À l’origine de cette explosion de colère : la fermeture des dépôts d’achat de minerais, une mesure prise par les autorités pour mieux réguler le secteur. Privés de débouchés pour écouler leur production, les creuseurs artisanaux ont dénoncé une décision brutale, menaçant leur principal moyen de subsistance.
Face à la grogne, des manifestations ont éclaté, marquées par des barricades et des affrontements avec les forces de sécurité. Des témoins rapportent des échanges tendus, avec des coups de feu tirés pour disperser la foule. Plusieurs blessés sont signalés, bien que le bilan exact demeure incertain. La situation reste volatile, et des renforts ont été envoyés sur place pour tenter de ramener le calme.
Si les autorités locales ne se sont pas encore exprimées sur ces incidents, cette nouvelle restriction dans le secteur minier artisanal soulève des interrogations. Les creuseurs dénoncent l’absence de solutions alternatives viables pour la commercialisation de leurs minerais. Un exploitant artisanal, sous couvert d’anonymat, a déclaré : « Nous sommes laissés pour compte. Cette décision nous prive de notre seul moyen de subsistance. Comment allons-nous nourrir nos familles ? »
Cette crise met en lumière le défi permanent d’un équilibre entre la régulation du secteur minier et la survie économique des milliers de travailleurs dépendant de l’extraction artisanale. Les creuseurs artisanaux jouent un rôle crucial dans l’économie locale, et toute perturbation de leurs activités a des répercussions sociales majeures. « La fermeture des dépôts d’achat de minerais met en péril la stabilité de notre communauté. Il est impératif que les autorités trouvent des solutions pour nous permettre de continuer à travailler », a ajouté un autre exploitant.
Devant l’ampleur de la crise, les habitants de Kolwezi et les creuseurs artisanaux lancent un appel au dialogue avec les autorités. Ils demandent la réouverture des dépôts d’achat de minerais ou la mise en place de mécanismes alternatifs pour garantir la commercialisation de leurs produits. « Nous voulons travailler de manière légale et organisée, mais nous avons besoin de solutions concrètes et immédiates », a insisté un porte-parole des creuseurs.
En attendant une réponse des autorités, la tension reste palpable à Kolwezi, et les creuseurs artisanaux continuent de se mobiliser pour défendre leur droit à un travail décent.
Cedrick Katay Kalombo, depuis Lubumbashi
