RDC–Rwanda : Julien Paluku dénonce une stratégie économique cachée derrière l’ingérence de Kigali

Alors que les tensions entre Kinshasa et Kigali restent vives, le ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku, a accusé ce mardi 1ᵉʳ juillet le régime rwandais de dissimuler des ambitions économiques derrière son implication militaire dans l’Est de la République démocratique du Congo. Dans une série de publications sur le réseau X (ex-Twitter), l’ancien gouverneur du Nord-Kivu s’est montré particulièrement virulent, estimant que « la présence rwandaise n’a jamais eu pour seul but la lutte contre les FDLR ».
À travers ses messages, Julien Paluku remet en question le rôle du ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, qu’il décrit comme prisonnier d’un discours dicté par le pouvoir de Kigali. « Si le Ministre rwandais des affaires étrangères Olivier Nduhungirehe ne parle pas de FDLR, il est révoqué à la descente d'avion à Kigali. C'est la mort dans l'âme qu'il le fait parce que c'est la ligne éditoriale du régime qui a versé et qui verse le sang des Congolais depuis 30 ans », déclare-t-il, pointant du doigt une instrumentalisation du discours sécuritaire.
Le ministre congolais affirme également que ses prises de parole sont suivies avec attention de l'autre côté de la frontière, signe selon lui de leur impact. « Je sais qu'ils n'ont pas souvent sommeil à Kigali quand ils lisent mes réactions car ils savent que je les connais mieux que quiconque », avance-t-il, évoquant les épisodes marquants d’occupation militaire rwandaise, comme celles du CNDP (2007-2008) ou du M23 (2012-2013), pour appuyer ses propos.
Julien Paluku soulève également des interrogations sur l'origine des ressources naturelles exportées par le Rwanda. « L'armée rwandaise a-t-elle confondu les FDLR à Rubaya et au Sud-Kivu avec les minerais du coltan, de la cassitérite, de l'or dont le Rwanda est devenu miraculeusement grand exportateur ? » lance-t-il ironiquement, insinuant que Kigali tirerait profit du pillage des ressources congolaises sous couvert d’interventions militaires.
Enfin, le ministre congolais cite les récentes sanctions internationales comme des preuves supplémentaires des dérives rwandaises. « Le gouvernement rwandais est sous perfusion rempli de mensonges honteux. Et le monde entier en sait déjà quelque chose », affirme-t-il, en référence aux mesures prises contre certains proches du régime et une raffinerie d’or. « Si l'or était rwandais, pourquoi aurait-on sanctionné cette unité industrielle ? » conclut-il, tout en réaffirmant le soutien de son camp au président Tshisekedi : « Nous sommes une équipe solide autour du Président Félix Tshisekedi pour couper et désinstaller la perfusion au malade. Et son sort est connu. »
ST