Modernisation des médias publics: le ministre Patrick Muyaya face aux députés
Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembo, a répondu avec précision et exemples concrets aux préoccupations de la commission Aménagement du Territoire, Infrastructures et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (ATI-NTIC) de l’Assemblée nationale lors d'une séance d'audition ce lundi matin. Fort de sa connaissance approfondie du secteur, le ministre a exposé la vision du gouvernement pour moderniser les entreprises publiques sous sa tutelle et assainir le paysage médiatique congolais.
Cette rencontre, qui fait suite à une première séance, a permis de finaliser les discussions autour des défis et des perspectives de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), du Réseau National de Télécommunications par Satellite (Renatelsat) et de l'Agence Congolaise de Presse (ACP).
Au cœur des échanges, la "loi Muyaya" du 13 mars 2023 a été mise en exergue. Cette réforme législative, intervenue après 26 ans, ambitionne de transformer en profondeur le secteur en reconnaissant de nouveaux acteurs et en ouvrant la voie à la dépénalisation des délits de presse, une revendication de longue date des journalistes.
Le ministre a ensuite détaillé les réformes engagées pour moderniser les médias publics.
Concernant la RTNC, il a souligné les efforts visibles en matière de qualité de diffusion à Kinshasa, tout en insistant sur la nécessité d'étendre cette modernisation aux 26 provinces du pays. Dans cette optique, le rôle crucial de Renatelsat pour la transmission par satellite à l'intérieur du territoire a été évoqué, avec des travaux de modernisation en cours. L'Agence Congolaise de Presse (ACP) n'est pas en reste, avec une digitalisation progressive illustrée par sa présence croissante et dynamique sur les réseaux sociaux, notamment à travers des contenus vidéo.
La question de la redevance a également occupé une place importante dans les discussions.
Le ministre Muyaya a exprimé sa conviction que cette taxe représente une source de financement essentielle pour la RTNC, qu'il considère comme un vecteur fondamental de l'unité et de la cohésion nationales.
Il a fait état de l'état d'avancement des discussions avec les télédistributeurs en vue de sa collecte et a souligné la nécessité de campagnes de communication pour une meilleure compréhension de son importance par la population. Parallèlement, le ministre a assuré les députés de sa détermination à trouver des solutions concrètes pour améliorer les conditions de travail du personnel de la RTNC, en collaboration avec les responsables des télédistributeurs.
Soucieux de l'image du pays tant sur le plan national qu'international, Patrick Muyaya a plaidé auprès des députés pour l'allocation d'un budget supplémentaire à la RTNC.
Il a souligné le rôle essentiel de la chaîne nationale pour relayer le travail des élus et présenter les efforts de la RDC au monde entier, la considérant comme un allié précieux pour la promotion d'une image positive du pays.
Dans un contexte géopolitique régional tendu, le Porte-parole du gouvernement a également exposé la stratégie de communication du gouvernement, axée sur la vigilance et la vérité.
Il a rappelé que la RDC est toujours en situation de guerre et qu'une compréhension commune de cette réalité par tous les Congolais est essentielle, insistant sur le fait qu'il s'agit d'une "guerre de nous tous".
À l'issue de cette séance d'audition jugée constructive, le ministre Patrick Muyaya s'est montré confiant quant à la compréhension des enjeux par les députés. Bien que tous les sujets n'aient pu être abordés en profondeur, il a estimé avoir fourni les éléments essentiels pour éclairer la commission ATI-NTIC sur la situation du secteur de la communication et des médias, ainsi que sur les défis et les perspectives des entreprises publiques sous sa tutelle.
Gracieux Bazege
