Patrick Muyaya appelle à l'unité et rassure l'Est du pays : « Nous suivons assidûment tout ce qui se passe »

Face à la persistance de la crise sécuritaire dans l'Est de la République démocratique du Congo, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a délivré un message de fermeté et d'espoir. Dans une intervention diffusée le dimanche 22 juin via la page Facebook officielle de son ministère, il s'est adressé directement aux populations vivant dans les zones sous occupation, tout en dénonçant les tentatives de division à caractère ethnique.

« Je voudrais m'adresser à nos populations qui sont dans les parties sous occupation, qui doivent savoir que c'est elles notre priorité », a affirmé Muyaya. Il a assuré que les autorités, au premier rang desquelles le chef de l'État, suivent de près la situation sur le terrain. « Elles doivent savoir que matin, midi et soir, le président de la République, le gouvernement, nous suivons assidûment tout ce qui se passe. Tout ne peut peut-être pas être dit, mais tout est fait. »

Pour le porte-parole du gouvernement, la fin de l'occupation demeure un impératif stratégique. Il a évoqué les efforts en cours pour restaurer l'autorité de l'État dans les zones affectées et permettre le retour des populations déplacées. « Pour que très rapidement nous quittions cette situation d'occupation avec toutes ses conséquences et pour que très rapidement nous puissions tous être en mesure de retourner à Goma, de retourner à Bukavu, comme ce fut le cas à l'époque », a-t-il lancé.

Dans un contexte de tensions sociales exacerbées, Muyaya a également appelé à l'unité nationale. Il a dénoncé une campagne de désinformation visant à opposer les communautés congolaises, en particulier autour de la question des Swahiliphones. « Il y a beaucoup de gens qui veulent instrumentaliser, notamment en créant une fausse question sur cette histoire de Swahiliphones qui seraient brimés », a-t-il déploré.

Soulignant le poids démographique de cette communauté linguistique, il a réfuté toute idée de stigmatisation : « Les Swahiliphones, s'il faut simplement parler des locuteurs de la langue swahili, ça fait au moins 60 % de la population. Comment pensez-vous qu'un gouvernement peut brimer 60 % de sa population ou peut la stigmatiser ? »
Muyaya a qualifié ces discours de « venin », estimant qu'ils visent à affaiblir la cohésion nationale à un moment critique. « Tout ça, c'est du venin, du poison que l'on veut distiller pour créer la division alors que nous devons être en cohésion, alors que nous devons être en confiance », a-t-il insisté.

Enfin, évoquant un échange récent avec des Congolais établis à Rome, il a souligné le consensus autour de la nécessité de préserver l'unité face aux défis sécuritaires.« Quelle que soit la nature du problème que nous avons, nous ne pouvons pas laisser un peu d'espace à l'ennemi pour apporter un message de division », a-t-il averti, concluant sur une note d'espoir : « Heureusement que les populations qui me suivent comprennent de quoi il s'agit. Heureusement qu'elles continuent de nous faire confiance. Nous ne sommes pas loin de l'objectif que nous recherchons : la paix. »

ST