RDC : Félix Tshisekedi critique les opposants et les prêtres lors d’un Meeting à Mbujimayi, saluant les victoires des FARDC
Félix Tshisekedi, accompagné de son épouse, a, le 26 décembre tenu un meeting populaire au stade Kashala Bonzolo à Mbujimayi, dans le Kasaï oriental. Devant une foule nombreuse, le président de la République a abordé plusieurs sujets d'actualité nationale, notamment les prouesses des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) sur les fronts de l'Est du pays.
Le commandant suprême a salué la montée en puissance des FARDC, qui ont réussi à anéantir plusieurs positions ennemies, notamment celles du groupe rebelle M23 soutenu par les Forces de Défense du Rwanda (RDF). « Pendant que nous parlons ici, sur le terrain des opérations, le match est à notre avantage », a-t-il déclaré, soulignant les succès militaires récents.
Cependant, le président n'a pas manqué de critiquer sévèrement les opposants et les prêtres pour leur manque de reconnaissance envers les efforts de l'armée. « Les opposants ne disent rien quand les FARDC avancent. Ce sont eux les ennemis, les sorciers du pays. Les autres ennemis et sorciers du Congo sont en soutane », a-t-il affirmé, ajoutant qu'il mettrait fin à cette « sorcellerie ».
Ces déclarations interviennent dans un contexte politique tendu, marqué par des débats sur la révision ou le changement de la constitution. Les opposants et la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) ont exprimé leur désaccord face à cette initiative, exacerbant les tensions entre le régime de Tshisekedi et l'Église catholique.
Depuis le début de son second mandat, Félix Tshisekedi a adopté un ton plus partisan dans ses discours, se positionnant davantage comme le chef d'un camp politique plutôt que comme le président de tous les Congolais. Cette attitude, perçue comme provocatrice, soulève des questions sur sa capacité à promouvoir la cohésion sociale et nationale, particulièrement fragile en cette période de conflit avec le Rwanda à l'Est.
Les propos du président ont suscité de vives réactions. Certains observateurs rappellent que l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti de Tshisekedi, n'a pas toujours soutenu l'armée zaïroise ou les FARDC dans le passé. « Dans son discours délirant, Félix Tshisekedi peut-il fournir un seul communiqué dans lequel l'UDPS a salué l'armée zaïroise lors de son combat contre l'AFDL soutenue par le Rwanda ? Ou encore, un communiqué de l'UDPS louant les FARDC lorsqu'elles ont combattu le M23 en 2012 ? », s'interrogent certains critiques.
Les déclarations de Félix Tshisekedi à Mbujimayi reflètent une stratégie de communication agressive et polarisante, qui pourrait avoir des répercussions sur l'unité nationale et la stabilité politique du pays. Il est crucial que le président, en tant que symbole de l'unité nationale, adopte un discours plus inclusif et rassembleur pour naviguer ces temps tumultueux.
Guyvenant Misenge
