Kinshasa sous les eaux : La Première Ministre, Judith Suminwa face aux élus nationaux pour rendre des comptes
Le Palais du Peuple s'apprête à vivre une séance plénière chargée de gravité. En effet, la Première ministre, Judith Suminwa, est attendue ce mercredi 16 avril sur les bancs de l'Assemblée nationale. L'objet de cette convocation exceptionnelle ? Les cicatrices encore fraîches des inondations qui ont endeuillé Kinshasa après le déluge du week-end écoulé. Les élus du peuple, porteurs de la douleur et de la colère de leurs électeurs, réclament des réponses claires et des actions concrètes.
Cette convocation directe fait écho à une rencontre tendue, tenue le mardi 8 avril, entre le bureau de la chambre basse et les députés nationaux de la capitale. Lors de cette réunion, ces derniers, témoins directs de la détresse de leurs communautés, ont élevé la voix pour exiger une mobilisation gouvernementale sans délai. Au cœur de leurs préoccupations : l'urgence d'aider les familles sinistrées à se relever, la nécessité d'offrir des sépultures dignes aux victimes emportées par les flots, et surtout, la mise en place d'un bouclier de mesures préventives pour conjurer de futures tragédies.
De fait, leurs témoignages, empreints d'une vive émotion, ont brossé un tableau sombre des ravages matériels et des pertes humaines. Forts de leurs descentes sur le terrain, menées individuellement ou en coordination avec les autorités provinciales, les élus de Kinshasa ont martelé l'impératif d'une réaction prompte et efficace de l'exécutif.
Face à l'ampleur du désastre, tant sur le plan matériel qu'humain, le président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a pris la mesure de l'urgence. Ainsi, son appel au Gouvernement est clair : élaborer sans tarder un plan d'intervention humanitaire à la hauteur des besoins des sinistrés.
Mais l'exercice de transparence ne s'arrêtera pas là. Vital Kamerhe a également annoncé la convocation, lors de cette plénière du 16 avril, de tous les ministres dont les portefeuilles sont directement concernés par la gestion de cette crise. Par ailleurs, les ministres des Finances et du Budget devront également se présenter pour répondre aux questions cruciales des députés : quelles mesures de prévention auraient pu être déployées ? Quelles actions ont été entreprises, et avec quelle efficacité, pour atténuer l'impact de cette catastrophe que certains estiment avoir été, en partie, évitable ? L'heure est à la reddition des comptes, et Kinshasa retient son souffle.
Rédaction
