Washington intensifie sa médiation pour une paix rapide entre Kinshasa et Kigali
Face à la persistance des tensions à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les États-Unis accélèrent leur intervention diplomatique afin de parvenir à un accord de paix entre Kinshasa et Kigali d’ici juillet. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à stabiliser un pays clé pour l’équilibre régional et le développement économique du continent.
Lors d’un forum organisé par l’Africa Center à Washington le 12 juin, Troy Fitrell, secrétaire adjoint américain aux affaires africaines, a confirmé l’objectif ambitieux de Washington : « Nous visons toujours un accord de paix en juin ou juillet », a-t-il affirmé, tout en reconnaissant que ce calendrier reste « extrêmement agressif ». Cette prise de position traduit la volonté de l’administration américaine d’être un acteur majeur dans la résolution des crises sécuritaires africaines.
Au-delà de l’urgence sécuritaire, cette dynamique s’inscrit dans un virage diplomatique américain clairement axé sur des intérêts économiques partagés avec l’Afrique. Fitrell a insisté sur l’importance stratégique de la RDC dans cette nouvelle politique : « L’Afrique est importante maintenant. La RDC est importante maintenant ». Une déclaration qui souligne la montée en puissance du continent dans les priorités de Washington.
La stratégie américaine se décline en six axes majeurs : diplomatie commerciale, investissements dans les infrastructures notamment numériques, multiplication des missions commerciales, renforcement de la coopération avec les gouvernements et le secteur privé africains, ainsi que la réforme des instruments de financement. Depuis janvier, « nous avons 71 nouveaux accords d'une valeur de plus de 7 milliards de dollars », a détaillé Fitrell, montrant l’ampleur de l’engagement économique américain sur le continent.
Pour que ces ambitions se concrétisent, la stabilité politique et sécuritaire de la RDC est une condition incontournable. Les tensions récurrentes entre Kinshasa et Kigali freinent l’attractivité du pays. À ce sujet, Fitrell a souligné la volonté des États-Unis d’accompagner les négociations en coordination avec les acteurs régionaux : « Nous participons activement aux discussions de paix, en coordination avec les efforts régionaux et internationaux ». Cette médiation vise à répondre à une demande explicite des parties concernées.
En se positionnant comme médiateur crédible, Washington cherche également à renforcer son influence en Afrique centrale face à la montée en puissance d’autres puissances étrangères. L’approche américaine repose sur « le respect mutuel, l’autonomisation des États africains et la prospérité partagée », a conclu Fitrell, qui se projette sur le long terme : « J’espère que dans 30 ans, les conversations sur l’avenir de la RDC ne seront plus les mêmes ».
ST
