RDC : Le gouvernement salue les sanctions de l'UE contre le M23 et le Rwanda, mais appelle à des mesures renforcées

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a, ce mardi 18 mars exprimé sa satisfaction face aux nouvelles sanctions imposées par l'Union Européenne (UE) à l'encontre de responsables des Forces rwandaises de défense (RDF), d'entités économiques et de figures du groupe rebelle M23. Cependant, il a appelé la communauté internationale à aller plus loin en renforçant ces mesures pour garantir un retrait complet des troupes rwandaises du territoire congolais.
Ces sanctions, tout comme celles récemment adoptées par les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Canada, viennent renforcer les accusations de la RDC contre le Rwanda, qu'elle tient pour responsable de la détérioration de la sécurité dans l’Est du pays. Le gouvernement congolais a rappelé les graves violations imputées aux troupes rwandaises et au M23 : crimes de guerre, crimes contre l’humanité, attaques contre des hôpitaux, exécutions sommaires, violences sexuelles, enlèvements d’enfants et massacres de civils. Ces actes, qualifiés d’insoutenables, renforcent la nécessité d’une réponse internationale ferme.
Parmi les sanctions adoptées, celles visant l’Office rwandais des mines, du pétrole et du gaz, ainsi que la raffinerie d’or de Gasabo, ont été particulièrement applaudies par le gouvernement congolais. Ces entités jouent un rôle clé dans le pillage des richesses minières de la RDC, une pratique que Kinshasa dénonce depuis des années. Néanmoins, les autorités congolaises estiment que des mesures plus strictes doivent être mises en œuvre pour exercer une véritable pression sur Kigali.
Kinshasa a notamment proposé trois actions prioritaires :
- Un embargo strict sur les minerais extraits illégalement en RDC et exportés par le Rwanda.
- La suspension de la participation du Rwanda aux missions de maintien de la paix des Nations unies.
- Une transparence accrue dans la surveillance des transferts d’armes vers le Rwanda.
Malgré les tensions persistantes, la RDC reste résolue à œuvrer dans le cadre des processus diplomatiques en cours pour parvenir à une solution durable et pacifique au conflit. Le gouvernement a réaffirmé son engagement à respecter la résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité des Nations unies et a exhorté ses partenaires internationaux à se montrer plus fermes envers les responsables de l’instabilité régionale.
Le gouvernement congolais a réitéré sa détermination à défendre l’intégrité territoriale et la souveraineté de son pays. « L'heure est venue pour la communauté internationale de répondre efficacement à cette agression et de contribuer activement à la restauration de la paix dans la région des Grands Lacs », ont insisté les autorités congolaises. Alors que la situation reste tendue, Kinshasa espère que cet appel sera entendu et que des actions concrètes suivront pour mettre un terme à l’agression étrangère sur son sol.
Gracieux Bazege