Afrique centrale : vers une réponse régionale face à la menace transhumante des Mbororo

Face à l’extension des mouvements transhumants des Mbororo et leurs conséquences sécuritaires croissantes, les pays d’Afrique centrale s’unissent pour bâtir une réponse régionale structurée. La République démocratique du Congo (RDC) a joué un rôle moteur lors de la réunion ministérielle du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX), récemment tenue à Libreville, au Gabon.

Cette rencontre, présidée par Jacquemin Shabani, Vice-Premier ministre congolais en charge de l’Intérieur, marque un tournant dans la coopération sécuritaire régionale. Les ministres de la sous-région ont reconnu l’urgence de traiter les flux migratoires incontrôlés des éleveurs Mbororo, dont les déplacements déstabilisent les zones frontalières déjà fragiles.

Les Mbororo, traditionnellement nomades, sont aujourd’hui perçus comme une source d’insécurité en raison de leur transhumance non régulée. Leurs mouvements, souvent en dehors de tout cadre légal ou institutionnel, créent des tensions avec les populations locales, accentuent les conflits fonciers et compliquent la gestion des ressources naturelles.

Dans ce contexte, la réunion ministérielle a posé les bases d’un mécanisme de surveillance et de régulation des flux de population nomade. Un forum stratégique est en cours de préparation, avec pour ambition de mettre en place une approche concertée de prévention des conflits liés à la mobilité humaine.

L’Est de la RDC, région particulièrement exposée, a été au cœur des échanges. La pression humanitaire croissante, combinée à une instabilité chronique, exige des réponses coordonnées et pérennes, ont souligné les participants. Les faiblesses structurelles des États en zone frontalière rendent nécessaire un renforcement de la coopération régionale.

Outre les aspects sécuritaires, les discussions ont également porté sur l’adoption du rapport des travaux des chefs d’état-major, des responsables de police et de sécurité des pays membres du COPAX. Ces recommandations serviront de base à une feuille de route opérationnelle en vue d’une action collective contre les menaces transfrontalières.

ST