L'Allemagne coupe son aide au Rwanda, accusé de déstabiliser l'Est de la RDC

Coup dur pour le Rwanda : l'Allemagne a annoncé ce 4 mars la suspension de son aide bilatérale. Cette décision, motivée par le soutien du Rwanda aux rebelles du M23, actifs dans l'Est de la RDC, s'ajoute aux mesures similaires déjà prises par le Royaume-Uni et le Canada.
La décision de Berlin intervient après la publication de plusieurs rapports d’experts de l’ONU confirmant la présence de soldats rwandais aux côtés des rebelles du M23, qui sèment la terreur dans la province du Nord-Kivu. Ces éléments accablants ont poussé l’Allemagne à revoir ses relations avec Kigali, qui bénéficiait jusque-là d’un soutien financier important de la part de plusieurs pays occidentaux.
Avec cette annonce, Paul Kagame se retrouve de plus en plus isolé sur la scène internationale. Après la suspension du financement du programme controversé d’externalisation des migrants par le Royaume-Uni et la révision de l’aide canadienne, c’est au tour de l’Allemagne de tourner le dos à Kigali.
Un coup dur pour l’économie rwandaise
Le Rwanda, qui mise sur ses relations internationales pour financer son développement, pourrait subir un impact économique significatif. L’aide étrangère représente une part importante de son budget national, estimée à près de 50 %, et la perte du soutien allemand complique davantage la situation du pays.
Berlin justifie sa décision par la nécessité de sanctionner le soutien militaire du Rwanda au M23, un groupe armé accusé de violations massives des droits humains en RDC. Cette mesure vise également à envoyer un message clair à Kigali : le soutien aux groupes armés dans la région des Grands Lacs ne sera plus toléré par la communauté internationale.
Kigali dans l’impasse diplomatique
Alors que Kigali continue de nier toute implication dans le conflit congolais, la pression internationale s’intensifie. La détérioration de l’image du Rwanda sur la scène mondiale s'accentue, ce qui pourrait affecter d’autres aspects de sa coopération avec l’Occident, notamment dans les domaines économique et sécuritaire.
Les regards sont désormais tournés vers d’autres pays donateurs, qui pourraient suivre l’exemple de l’Allemagne et durcir leurs positions face au Rwanda. De son côté, le Rwanda affirme que la sécurité de la population ne peut être négociée, et que les mesures punitives ne changeront pas cette position. Ce coup fort de Berlin marque-t-il le début d’un isolement diplomatique encore plus profond pour Paul Kagame ? L’avenir nous le dira.
Cedrick Katay Kalombo