La francophonie en sourdine : la RDC face à l'ombre de l'insécurité

Dans l'atmosphère solennelle de la République démocratique du Congo, le vingtième jour de mars, qui marque traditionnellement la célébration de la francophonie, ne résonnera pas des festivités habituelles cette année. La décision de mettre en sourdine les réjouissances est une réponse directe à l'escalade de l'insécurité qui sévit dans l'Est du pays, une région meurtrie par les agressions du Rwanda, dissimulées derrière le masque du M23.

La RDC, membre éminent de l'organisation internationale de la francophonie, se dresse avec fermeté contre la célébration de la langue de Molière, invoquant les ravages de la guerre imposée par le Rwanda.

Le pays, héritier de l'esprit de Lumumba, s'engage dans une introspection profonde sur son avenir au sein de la francophonie. Umba Mabiala, délégué général à la Francophonie, exprime sa réflexion avec éloquence : « L'heure est venue de porter un regard critique et constructif sur notre appartenance à la communauté francophone. Nous devons évaluer le rôle que la RDC peut assumer au cœur des instances de la Francophonie, les avantages qu'elle peut en retirer et envisager la Francophonie comme un levier stratégique pour nos intérêts. Elle doit être un forum pour la concertation, le dialogue politique et la solidarité internationale, ainsi qu'un espace linguistique propice à la coopération économique et culturelle», a-t-il déclaré.

Le sommet de la Francophonie de cette année, placé sous le thème de la création, de l'innovation et de l'entrepreneuriat en langue française, promet d'être un événement phare.

La RDC est membre de l'Organisation Internationale de la Francophonie depuis 1977, participant activement au dialogue et à l'échange culturel. Elle figure parmi les 88 États et gouvernements membres que compte l'Organisation.

Mulebourg