Levée du moratoire sur la peine de mort en RDC : «C'est un pas en arrière(…)», Fridolin Ambongo

<p>La levée du moratoire sur la peine de mort en République démocratique du Congo, qui s'applique notamment aux « traîtres », a suscité des réactions de part et d'autre. L'une des réactions les plus marquantes vient de l'archevêque métropolitain de Kinshasa, Fridolin Ambongo, qui a qualifié cette décision de « pas en arrière”. Il a exprimé [&hellip;]</p>

18 2024 - 17:12
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Levée du moratoire sur la peine de mort en RDC : «C'est un pas en arrière(…)», Fridolin Ambongo

La levée du moratoire sur la peine de mort en République démocratique du Congo, qui s'applique notamment aux « traîtres », a suscité des réactions de part et d'autre. L'une des réactions les plus marquantes vient de l'archevêque métropolitain de Kinshasa, Fridolin Ambongo, qui a qualifié cette décision de « pas en arrière”. Il a exprimé son indignation face à cette décision lors d'un entretien diffusé le dimanche 17 mars sur les antennes de KTO.

La peine de mort a été régulièrement prononcée dans des affaires impliquant des militaires ou des membres de groupes armés, mais n'était plus appliquée depuis la signature du moratoire sous le régime du président Joseph Kabila. Les condamnations à mort étaient depuis lors systématiquement commuées en prison à perpétuité.

L'archevêque métropolitain de Kinshasa, Fridolin Ambongo a vivement critiqué cette sanction, que beaucoup jugent barbare et extrémiste pour un État dont la justice est, selon les dires du président Félix Tshisekedi, « malade ».

« C’est un pas en arrière, je ne trouve pas qu'un gouvernement vraiment responsable puisse lever une telle option pour punir des gens qu’on appellerait des traîtres(…) », a-t-il déclaré.

Le vice-président de la CENCO a également pointé du doigt le véritable problème du pays, en affirmant que cette loi « pourrait être utilisée comme un règlement de compte entre acteurs politiques ».

« Lorsque je considère la réalité au Congo, les grands traîtres à la patrie sont justement ceux qui sont au pouvoir. Dès lors qu’ils ne servent pas l’intérêt du peuple, ce sont eux qu’on doit considérer comme des traîtres parce qu’ils n’assument pas le rôle pour lequel ils ont reçu des charges, c’est-à-dire le service à la population (…) », a-t-il ajouté.

Le gouvernement de la République démocratique du Congo a décidé de reprendre les exécutions capitales, notamment contre les militaires coupables de trahison et les auteurs de « banditisme urbain entraînant mort d’homme ». Cette décision, notifiée dans une circulaire signée le mercredi 13 mars par la ministre de la justice Rose Mutombo, lève le moratoire sur l’exécution de la peine de mort daté de 2003. Elle intervient peu après de nouvelles offensives des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), appuyés par des unités de l’armée rwandaise, dans la région de Goma.

P. M.