Joseph Kabila, un ignorant complice qui se cachait derrière le voile du silence (Tribune)
La récente sortie médiatique de l'ancien président Joseph Kabila a déclenché de vives réactions, notamment de la part de Matthieu Luboya, président national du parti Conscience Nationale (CONA). Luboya accuse Joseph Kabila de complicité avec l'agression rwandaise en République Démocratique du Congo (RDC) et de soutenir les intérêts du président rwandais Paul Kagame et du groupe rebelle M23 lors d'une interview accordée ce 23 février 2025 à la rédaction de Newnarratif RDC.
Lors de son intervention, Joseph Kabila a pris la défense du président rwandais et du M23, minimisant la gravité de la situation sécuritaire dans le Grand Kivu. Cette prise de position a été vivement critiquée par Matthieu Luboya, qui a souligné que Kabila décrivait précisément ce qu'avait été son pouvoir pendant ses 18 ans à la tête du pays.
« Si le silence permet de se nourrir en sagesse, dans le cas de Joseph Kabila, c'est tout le contraire. Alors que le président Tshisekedi Tshilombo, lors de ses sorties médiatiques à Bruxelles et Davos, avait accusé son prédécesseur d'être le véritable patron de l'AFC, certaines voix s'étaient élevées pour critiquer ces déclarations comme étant sans fondement. Il est désormais clair que les déclarations de Kabila corroborent les propos tenus par Corneille Nangaa depuis le début de sa rébellion », a déclaré Matthieu Luboya.
Matthieu Luboya a également rappelé que Jean Pierre Kambila, ancien directeur de cabinet adjoint de Kabila, avait affirmé que le M23 était piloté par Paul Kagame. Kambila avait été retrouvé mort dans des circonstances floues après avoir fait cette déclaration à la télévision. Corneille Nangaa, qui avait créé un parti politique, s'est retrouvé à la tête de l'AFC (Alliance Fleuve Congo), un nom rappelant l'AFDL, manifestement une œuvre de Kabila.
Les Congolais n'ont pas la mémoire courte : les élections truquées de 2006 et 2011 ont coûté des vies humaines lors des manifestations. En revanche, ni en 2019 ni en 2023, aucun Congolais n'a été tué à la suite d'un cycle électoral. Luboya a également souligné que le carnage organisé à Goma se poursuit, tandis que Kabila reste silencieux et condamne l'Afrique du Sud pour la perte de ses soldats tués par le tandem AFC/M23.
Il est évident que de nombreux membres de la branche civile de l'AFC, le PPRD dirigé par Kabila, ont adhéré à la rébellion sans être sanctionnés. Luboya a conclu que cette organisation PPRD-AFC fonctionne comme un transfert de compte en compte d'un même titulaire. Ceux qui ont toujours pensé que le M23 collaborait avec le régime Kabila, bien avant avec le CNDP, voient leurs opinions confirmées par la sortie médiatique de Kabila, qui n'a jamais condamné ce groupe rebelle ni les violations flagrantes commises par ces rebelles.
Le président du parti Conscience Nationale a également regretté que Kabila, dans son intervention dans le journal sud-africain, ne propose aucune solution de sortie de crise, si ce n'est le renversement d'un régime démocratique congolais par un régime anti-démocratique rwandais. Comme l'a affirmé le président Félix Tshisekedi Tshilombo, l'illusion nourrie par ces traîtres au service des puissances obscures extérieures ne se transformera jamais en réalité. La République Démocratique du Congo ne sera pas à genoux, elle luttera, elle ne sera pas humiliée, elle gagnera cette guerre.
Rémy Mbuyi
