Ituri : Le commandant de la force de la MONUSCO appelle les troupes à intensifier la protection des civils
Le général Ulysses Gomes, récemment nommé commandant de la force des casques bleus de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a achevé une tournée d'inspection des troupes déployées à travers la province de l’Ituri, située dans l’Est du pays.
Au cours de cette semaine, le chef de la force onusienne a successivement visité les localités de Bogoro, Tchabi, Komanda, Roe et Drodo, ainsi que la ville de Bunia. Premièrement, cette tournée avait pour objectif de permettre au général Gomes de se familiariser avec les contingents placés sous son commandement depuis sa récente nomination par le Secrétaire général des Nations unies. Deuxièmement, il s'agissait également de renforcer le moral des troupes, qui opèrent dans un contexte sécuritaire particulièrement difficile, marqué par des actes de violence tels que des destructions, des massacres, des incendies de maisons et des vols de bétail.
Face à ces défis, le commandant de la Force a encouragé ses hommes à persévérer et à « redoubler d’efforts pour assurer la sécurité de la population civile, en collaboration étroite avec les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ». D'ailleurs, ces efforts sont reconnus et salués par les populations locales, qui témoignent de l'impact positif de la présence des soldats de la paix dans leurs communautés.
À titre d'exemple, à Djaiba, localité de Fataki située à environ 95 kilomètres de Bunia, plus de 5 000 civils, parmi lesquels de nombreuses femmes et enfants, bénéficient d'une protection physique directe assurée par les casques bleus népalais de la MONUSCO depuis le 12 février 2025. En effet, il s'agit principalement de personnes déplacées de Djaiba, mais également d'habitants des villages environnants tels que Laudjo, Dhego, Lindu et Fataki, qui fuient les exactions des groupes armés et trouvent refuge aux abords de la base militaire de la MONUSCO.
Dans ce contexte, ces civils peuvent dormir en sécurité chaque nuit, de 18h à 6h du matin, grâce aux patrouilles effectuées par les casques bleus afin de prévenir toute attaque.
Par ailleurs, dans la chefferie de Banyali-Tchabi, située au sud du territoire d’Irumu et visitée par le général Gomes en fin de semaine, les jeunes de la région ont exprimé leur satisfaction quant à la collaboration avec la MONUSCO.
Selon eux, cette collaboration contribue significativement à la sécurisation de la zone, malgré la présence active des rebelles des ADF. À cet égard, Jean Pierre Basilolo, président du conseil local de la jeunesse, a déclaré : « Nous avons une très bonne relation avec les casques bleus de la MONUSCO qui sont à Tchabi. Les jeunes de la Chefferie de Tchabi et toutes les forces de sécurité présentes dans la zone, avons une très bonne relation, car quelques fois, nous participons à leurs patrouilles nocturnes. Avec la présence des casques bleus, aujourd’hui, nous respirons, les déplacés commencent même à retourner, nous nous sentons rassurés par cette présence de la MONUSCO ».
De plus, dans le territoire de Djugu, les mercredi 26 et samedi 29 mars, 91 civils, dont 42 enfants et 31 femmes, ont été exfiltrés puis évacués par les casques bleus népalais et bangladais de la MONUSCO, de Djugu-centre vers Bule. Il s'agissait de civils qui avaient fui les violences du groupe armé Codeco et s'étaient réfugiés dans le bureau du Territoire, mais dont la sécurité était menacée en l'absence des forces régulières.
Ainsi, des vies sont quotidiennement sauvées par les casques bleus, au péril de leur propre sécurité, dans le cadre de la protection des civils, qui constitue le cœur du mandat de la MONUSCO. Face à cela, le général Gomes a exprimé sa satisfaction, saluant le « travail remarquable de ces hommes et femmes ».
Juvenal Bulemo depuis la région
