RDC-Rwanda : Thérèse Kayikwamba fustige les violations de la souveraineté congolaise devant le Conseil de sécurité de l'ONU

10 Décembre 2024 - 22:48
11 Décembre 2024 - 13:14
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RDC-Rwanda : Thérèse Kayikwamba fustige les violations de la souveraineté congolaise devant le Conseil de sécurité de l'ONU

Devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le lundi 9 décembre, la Ministre d'État congolaise, Thérèse Kayikwamba, a tenu un discours ferme et incisif pour dénoncer les violations de la souveraineté de la République démocratique du Congo (RDC) par le Rwanda. La ministre a mis en lumière le soutien de Kigali au groupe armé M23 et a exigé le respect du droit international.

Des accusations graves, des faits corroborés

« Ces actes sont tous des crimes, ils ne relèvent pas d'un quelconque malentendu ou de différends bilatéraux », a martelé Thérèse Kayikwamba. Elle a souligné que les accusations portées contre le Rwanda étaient fondées sur des rapports documentés et corroborés par les Nations unies. Pour elle, le contexte sécuritaire complexe en RDC, marqué par la présence de nombreux groupes armés, ne peut en aucun cas justifier l'ingérence de Kigali.

Le soutien au M23 dénoncé

La Ministre d'État a vivement critiqué l'argument du Rwanda selon lequel le M23 défendrait des communautés marginalisées. « Depuis quand des massacres, des déplacements forcés et la réorganisation démographique de territoires sont-ils des moyens légitimes pour répondre à des revendications ethniques ou sociales ? », a-t-elle interrogé. Elle a accusé le M23 de servir avant tout les intérêts stratégiques du Rwanda, visant le contrôle des ressources et l'affaiblissement de la souveraineté congolaise.

Le droit international comme socle

Rejetant fermement les justifications avancées par Kigali, Mme Kayikwamba a déclaré : « Rien, absolument rien, ne peut légitimer les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité ou la violation de la Charte des Nations unies ». Elle a dénoncé les massacres de civils, les pillages de ressources et l’occupation illégale de territoires congolais, appelant le Rwanda à cesser ses interventions sous couvert de mesures « défensives ».

Appel au respect des engagements

Thérèse Kayikwamba a également évoqué le processus de paix en cours, rappelant que la RDC reste engagée dans les accords de Rwanda pour une résolution durable du conflit. Elle a cependant déploré le retard des experts rwandais à honorer leurs engagements. « Trente-quatre jours plus tard, nous attendons toujours vos experts », a-t-elle insisté, tout en appelant le Conseil de sécurité à veiller au respect des obligations par toutes les parties impliquées.

Une résolution sans compromis

En conclusion, la ministre a réaffirmé la volonté du peuple congolais de vivre dans la paix et la stabilité, loin des stratégies de division. « Nous ne demandons pas de faveurs. Nous exigeons que le droit international soit respecté », a-t-elle affirmé avec détermination.

Par cette déclaration, la RDC exprime clairement son refus de toute ingérence et son engagement à défendre son intégrité territoriale face aux manœuvres déstabilisatrices dans la région des Grands Lacs.

Gracieux Bazege