Kinshasa : un caporal condamné à mort pour un triple meurtre au sein de la Garde républicaine

Le camp militaire Babylone, situé dans la capitale congolaise, a été le théâtre d’un drame sanglant dans la nuit du 14 au 15 mai 2025. Trois soldats de la police militaire (PM) ont été abattus par  le caporal Isaac Bahati Kasongo de la garde républicain. Le jeudi 15 mai, le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Ngaliema a rendu son verdict : la peine de mort a été prononcée contre le militaire, reconnu coupable de triple homicide.

Selon les autorités judiciaires, les faits se sont produits aux alentours de 3 heures du matin. Le caporal Kasongo aurait ouvert le feu sur ses collègues avant de s’enfuir en emportant leurs chargeurs. L’homme s’est ensuite retranché dans un chantier de construction proche, à l’intersection de l’avenue Kivu. Il aura fallu de longues heures et une opération conjointe de la Police militaire pour l’appréhender. « L’arrestation a été particulièrement difficile, les forces de l’ordre ont essuyé des tirs nourris », a rapporté une source sécuritaire.

Lors de l’audience publique tenue dans la capitale, le président du tribunal militaire, le capitaine magistrat Guy Kweshi, a précisé les charges retenues : « L’accusé a été reconnu coupable de triple homicide, de vol d’arme de guerre et de dissipation de munitions de guerre. » Pour les deux derniers chefs d’inculpation, des peines supplémentaires de dix ans de servitude pénale ont été ajoutées à la sentence principale.

Au-delà de la condamnation, la justice militaire a également exigé des réparations. Kasongo devra verser 50 000 dollars américains – ou l’équivalent en francs congolais – aux familles des trois victimes. Ce montant vise à compenser le préjudice moral et matériel subi par les proches. « Cette décision marque un signal fort contre l’impunité au sein des forces armées », a déclaré un officier présent à l’audience.

Originaire de Bukavu, dans l’est du pays, Isaac Bahati Kasongo était né en 1992 et avait rejoint la Garde républicaine en 2019, après une formation militaire à Kisangani. Décrit par ses supérieurs comme un soldat sans antécédents, son geste reste pour l’instant sans explication claire. « Il n’avait jamais manifesté de signes de violence », confie un officier sous couvert d’anonymat. L’enquête devra désormais faire la lumière sur les raisons d’un tel passage à l’acte.

ST