Afrique : l'insécurité dans l'Est de la RDC au cœur des discussions entre João Lourenço et Sassou N’Guesso
Les présidents Denis Sassou N’Guesso du Congo-Brazzaville et João Manuel Gonçalves Lourenço de l’Angola se sont, ce dimanche 12 janvier rencontrés à Luanda pour discuter de plusieurs questions. Au menu de leur échange, les chefs d'État ont évoqué la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette région, en proie à une instabilité persistante malgré plusieurs initiatives de paix, d'abord de Nairobi puis le processus de Luanda en cours, reste au centre des préoccupations régionales.
Sur cette situation, les deux chefs d’État ont exprimé leur inquiétude face à la poursuite des combats dans l’Est de la RDC, en dépit du cessez-le-feu signé le 4 août 2024. Ils ont également souligné l’importance des dialogues entre les délégations de la RDC et du Rwanda, sans pour autant cacher leur frustration devant l’absence de progrès tangible.
Depuis plusieurs mois, les rencontres entre autorités rwandaises et congolaises à Luanda se multiplient, sous la médiation de João Lourenço. Cependant, la dernière tentative, visant à réunir les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame autour d’une table, s’est soldée par un échec cuisant.
Lors de cette rencontre, Félix Tshisekedi avait honoré sa présence à Luanda, tandis que Paul Kagame a brillé par son absence. Quelques jours plus tard, le président rwandais a justifié son choix en affirmant un manque d’intérêt pour cette réunion. Cette attitude a renforcé les tensions entre les deux pays, rendant encore plus complexe la recherche d’une issue pacifique.
L’instabilité à l’Est de la RDC continue de peser lourdement sur la région des Grands Lacs. Les efforts conjoints des États voisins, bien qu’intensifiés, peinent à apporter des solutions concrètes. L’implication des présidents Lourenço et Sassou N’Guesso témoigne néanmoins de la volonté des pays de la sous-région de ne pas abandonner ce dossier critique.
Alors que les affrontements se poursuivent, les populations civiles de l’Est de la RDC restent les principales victimes de cette crise, marquée par des déplacements massifs et des violations des droits humains. Les appels à un engagement renouvelé de la communauté internationale se multiplient, dans l’espoir d’un avenir plus stable pour cette région meurtrie.
Gracieux Bazege, depuis Goma
