Nouvelle condition du Rwanda : le processus de paix de Luanda à nouveau dans l'impasse
Le sommet tripartite prévu ce dimanche 15 décembre 2024 dans le cadre du processus de paix de Luanda n’a pas eu lieu. Une nouvelle exigence posée par le Rwanda a mis un frein à l'avancement des discussions, compromettant sérieusement les efforts pour rétablir la paix dans la région des Grands Lacs.
La rencontre, qui devait réunir les chefs d'État de la République Démocratique du Congo (RDC), du Rwanda et de l’Angola sous la médiation de João Lourenço, visait à adopter un projet d’accord préparé par les ministres des Affaires étrangères des trois pays. Cependant, lors de la réunion ministérielle du 14 décembre, le Rwanda a introduit une nouvelle condition : la tenue d’un dialogue direct entre la RDC et le mouvement rebelle M23, qualifié de groupe terroriste par Kinshasa.
Pour la RDC, cette condition constitue une entrave délibérée au processus de paix soutenu par l'Union Africaine et le Conseil de sécurité des Nations Unies depuis juillet 2022. Ce changement de dernière minute est interprété comme une preuve supplémentaire du soutien inconditionnel du Rwanda au M23, accusé de violations graves des droits humains et de déstabilisation en RDC.
Dans un communiqué publié par la cellule de communication de la présidence congolaise, le gouvernement a dénoncé « une manœuvre de mauvaise foi » qui compromet les avancées obtenues, notamment celles liées au retrait des forces rwandaises du territoire congolais et au désarmement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Ce blocage intervient alors que le processus de Luanda avait permis de poser les bases d'une solution régionale, avec un plan opérationnel de désengagement militaire et de démilitarisation. La RDC voit dans cette nouvelle exigence du Rwanda une remise en cause des engagements précédents et une menace directe à la stabilité régionale.
La présidence congolaise a réitéré son soutien au rôle de médiateur joué par le président angolais João Lourenço, tout en appelant la communauté internationale à prendre acte de l'attitude du Rwanda et à réagir avec fermeté face à cette obstruction.
La RDC affirme rester déterminée à poursuivre ses efforts pour une paix juste et durable dans la région des Grands Lacs et à respecter le processus de Luanda malgré ces nouveaux défis.
Gracieux Bazege depuis Goma