Tshopo : Flambée du prix de l'huile de palme à Kisangani, une crise qui inquiète les habitants
Depuis le début de l'année 2025, les habitants de Kisangani sont confrontés à une hausse spectaculaire du prix de l'huile de palme, un produit essentiel dans leur cuisine quotidienne. Cette augmentation est principalement attribuée aux effets du changement climatique qui affecte les régions productrices de palmiers.
Cet après-midi du 14 janvier, l'équipe de la rédaction de Newnarratif RDC s'est rendue au petit marché Industriel Aéronautique de Transport, communément appelé IAT, le long du fleuve Congo, dans la commune de Makiso, pour palper cette réalité inquiétante.
Ce marché est vivement animé par les cris des vendeurs, les discussions animées des acheteurs, et le bruit des pirogues qui accostent et repartent. L'odeur de l'huile de palme fraîchement pressée se mêle à celle des épices et des fruits tropicaux, créant une atmosphère à la fois vibrante et tendue.
Sur place, le constat est visible : les femmes sillonnent avec des bidons vides, cherchant désespérément où s'approvisionner. D'une pirogue à une autre, toujours pas d'huile de palme. Les quelques vendeurs présents proposent des prix presque doublés en quelques mois. Un bidon de 25 litres, qui se vendait auparavant entre 35 000 et 40 000 francs congolais, coûte désormais entre 65 000 et 75 000 francs. De même, une bouteille d'huile de palme, autrefois à 1 200 francs, se négocie aujourd'hui à 2 500 francs. Cette flambée des prix rend l'huile de palme inabordable pour de nombreuses familles, créant une situation de crise dans les foyers boyomais.
Les commerçants, qui apportent ce produit depuis les villages voisins comme Basoko, Isangi, Lokutu, et Imbolo, attribuent cette pénurie non pas au transport, mais au changement climatique. Les périodes de sécheresse prolongées ont empêché les palmiers de produire des noix mûres, essentielles à la production d'huile. Les marchés de Kisangani sont désormais dépourvus de ce produit vital, et les habitants espèrent désespérément le retour des pluies pour rétablir la production.
Un vendeur d'huile de palme, s'approvisionnant depuis le village d'Imbola, a expliqué avec une mine préoccupée : « Il y a évidemment la flambée du prix de l'huile de palme dans le marché, qui cause même la carence de cette dernière. Cela est dû au changement climatique. » Son visage trahissait une inquiétude palpable, reflet de la situation critique.
Les consommateurs, quant à eux, expriment leur frustration face à cette situation. Une femme boyomaise, visiblement exaspérée, a partagé ses difficultés : « Parfois, avec nos moyens financiers inadaptés, nous avons peur d'acheter des légumes, car on a plusieurs personnes sous nos toits. » Ses yeux reflétaient une profonde inquiétude pour l'avenir de sa famille.
La crise de l'huile de palme à Kisangani est un exemple frappant des impacts du changement climatique sur les produits de première nécessité. Les habitants de cette région espèrent que des mesures seront prises pour atténuer cette crise et que les conditions climatiques s'amélioreront pour permettre une reprise de la production.
En attendant, la population de Kisangani continue de faire face à des défis quotidiens pour se procurer cette huile essentielle, espérant des jours meilleurs.
Matthieu Kinganda depuis Kisangani
