Le Nord-Kivu Renforce ses Capacités Contre le Financement du Terrorisme avec la MONUSCO
Un atelier de formation crucial sur la lutte contre le financement du terrorisme a débuté le mardi 17 juin à Beni, chef-lieu provisoire de la province du Nord-Kivu. Organisé par la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), cette initiative de onze jours vise à outiller les acteurs clés de la justice et de la sécurité face à une menace grandissante dans la région.
Dix magistrats, inspecteurs de police judiciaire et agents des services de sécurité participent à cette formation intensive. L'objectif est de renforcer leurs compétences pour identifier, enquêter et poursuivre efficacement les circuits de financement du terrorisme, un enjeu majeur dans une province lourdement affectée par les actions des rebelles des ADF.
À l'ouverture de l'atelier, Ghislain Toe, coordonnateur de la section d’Appui à la Justice de la MONUSCO à Beni, a mis en lumière l'urgence de cette formation. "Le financement du terrorisme est devenu une menace transnationale insidieuse, facilitée par des outils technologiques modernes, des plateformes numériques et des circuits informels échappant aux contrôles traditionnels", a-t-il déclaré. Il a insisté sur la nécessité d'une réponse judiciaire "résolue, structurée et résolument tournée vers l’efficacité", soulignant qu'il ne suffit plus de réprimer les actes terroristes, mais qu'il est "impératif de démanteler les mécanismes de financement qui les rendent possibles".
Pour y parvenir, Ghislain Toe a rappelé l'importance pour les participants de développer une compréhension fine des flux financiers suspects, une capacité à collaborer avec des institutions nationales et internationales, et une vigilance constante face à l’évolution des méthodes de contournement utilisées par les réseaux terroristes.
Cette série de formations s'inscrit dans un programme plus large qui concernera un total de trente acteurs judiciaires de Beni, Bunia et Kinshasa. Elle se conclura par une session finale à Kinshasa dédiée à la formation des formateurs, assurant ainsi la pérennité des compétences acquises. Deux experts de la MONUSCO, spécialisés en analyse criminelle et investigation numérique, sont chargés de dispenser cet enseignement crucial.
Gracieux Bazege
