Lubero : Un père de famille tué pour avoir manqué un travail communautaire imposé par un groupe armé
Un acte de violence répréhensible a coûté la vie à un jeune père de famille dans la localité de Mandelya, au nord du groupement Mwenye, dans la chefferie de Baswagha (territoire de Lubero), Mumbere Kirihu Éric Muravyu, âgé de 25 ans, a été abattu de sang-froid par un élément armé du groupe Muzalendo pour n'avoir pas participé à un "Salongo" (travail communautaire) imposé par les miliciens.
Selon la coordination locale de la Nouvelle Société Civile Congolaise, le Salongo visait l'entretien du pont Ngungu, qui relie Mandelya à Cantine. Le jeune homme, ne disposant pas du "jeton de participation" requis, aurait d'abord été violemment fouetté avant d'être exécuté.
Contacté ce mercredi par notre rédaction, Jérémie Muthano, un acteur de la société civile locale, a formellement désigné les miliciens de l'UPLC. "C'est une personne tuée par les éléments de l'UPLC, ce que nous condamnons fermement", a-t-il déclaré. "Il n'a fait que rater un Salongo, un travail communautaire, et il a été exécuté. Nous nous interrogeons sur l'irresponsabilité du gouvernement qui confie la sécurité de la population à des groupes qui, en réalité, la persécutent."
Muthano a souligné que l'UPLC est une milice connue pour ses exactions et que, malgré de multiples dénonciations de la société civile, les autorités militaires n'ont toujours pas donné suite aux appels à la délocalisation de ce groupe armé.
_*La justice populaire, reflet d'un désespoir grandissant_*
L'exaspération face à l'impunité a conduit la population de Mwenye à une réaction dramatique : le lynchage du meurtrier du jeune père de famille. Bien que la justice populaire soit strictement interdite par la loi congolaise, qui protège la vie humaine, cet acte souligne le profond sentiment d'abandon des habitants face à un État perçu comme défaillant.
"Nous sommes abandonnés par notre gouvernement", a confié un habitant sous couvert d'anonymat. "Quand ceux qui sont censés nous protéger deviennent nos bourreaux, que faire ?" S’indigne un habitant sous anonymat.
Juvenal Bulemo
