Est de la RDC: Le système de santé de l'Est de la RDC au bord du gouffre

Le CICR Alerte sur l'Effondrement Imminent du Système de Santé dans l'Est de la RDC
Le Comité international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (CICR) a lancé aujourd'hui un appel pressant à toutes les parties au conflit dans l'Est de la République Démocratique du Congo. L'organisation humanitaire a rappelé l'impératif de protéger les blessés et les malades, et de faciliter l'accès aux soins pour les populations, conformément au droit international humanitaire.
Cet appel intervient suite à la présentation d'une étude alarmante menée par le CICR dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, des régions durement touchées par les conflits armés et l'insécurité. L'étude, qui a analysé 109 structures de santé, révèle une situation critique qui menace l'effondrement pur et simple du système de santé dans les zones les plus exposées.
Les données statistiques recueillies par le CICR sont particulièrement préoccupantes, touchant divers aspects de la santé publique, de la santé maternelle et infantile aux soins pour les blessés et les victimes de violences sexuelles.
Un exemple frappant de cette détérioration est la diminution significative des consultations pour les enfants de moins de cinq ans au premier trimestre 2025. Le nombre d'enfants vaccinés est également en forte baisse, laissant craindre une recrudescence de maladies évitables.
Jean Nicolas Paquet-Rouleau, chef adjoint de la délégation du CICR, a souligné la gravité de la situation : « Les centres de santé peinent à traiter des pathologies courantes comme les paludismes, les infections courantes, les diarrhées. Plus de 70% des structures de santé évaluées souffrent de ruptures de stocks. Même les antidouleurs comme les paracétamols, l'ibuprofène viennent à manquer. Les stocks se vident, notamment du fait des pillages ; on parle de 3 structures sur 5 qui ont subi des pillages depuis le début des conflits. »
L'étude met également en lumière une augmentation spectaculaire du nombre de blessés par arme. Entre janvier et mai 2025, le CICR a reçu près de trois mille blessés, un chiffre qui représente le double des victimes enregistrées sur l'ensemble de l'année 2024. Cette recrudescence des blessés exerce une pression insoutenable sur un système de santé déjà fragilisé.
Le CICR exhorte donc toutes les parties prenantes à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, afin de garantir que les civils affectés par le conflit puissent recevoir les soins médicaux dont ils ont désespérément besoin. Sans une action immédiate et concertée, l'Est de la RDC risque de voir son système de santé sombrer dans le chaos, avec des conséquences dévastatrices pour des millions de personnes.
Gracieux Bazege