Nord-Kivu : la société civile appelle le gouvernement Suminwa II à faire de la paix dans l’Est une priorité absolue
Le gouvernement Suminwa II, rendu public dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 août, suscite des attentes fortes au Nord-Kivu. Dans un contexte marqué par de graves crises politiques et sécuritaires, la société civile provinciale exhorte la nouvelle équipe à placer le retour de la paix dans l’Est de la RDC au cœur de son action.
« Notre demande est claire : il faut que cette équipe travaille rapidement pour la paix et la sécurité dans notre province et dans toute la partie Est du pays. Il est urgent de mettre en œuvre un plan de développement d’urgence dans les zones touchées par la guerre afin que nos populations, meurtries par des années de conflits armés, retrouvent un souffle de soulagement et reconstruisent leur vie », a déclaré Placide Nzilamba, secrétaire technique de la coordination provinciale de la société civile du Nord-Kivu.
Cette publication intervient alors que de larges zones du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont toujours sous le contrôle des rebelles de l’AFC/M23, qui y ont installé des administrations parallèles, y compris dans des grandes villes comme Goma et Bukavu. Dans des territoires entiers, tels que Rutshuru, Nyiragongo ou Masisi, ces groupes imposent taxes et impôts, aggravant l’effondrement de l’économie locale.
Pour la société civile, il ne s’agit que d’un « petit ajustement » dans l’attente d’un gouvernement issu d’un dialogue national inclusif. « Nous sommes encore dans les pourparlers de Doha, en lien avec l’accord signé en juin 2025 entre la RDC et le Rwanda. Le format de dialogue national proposé par l’ECC et la CENCO devra impliquer largement acteurs politiques et société civile pour parvenir à un compromis politique », estime Placide Nzilamba.
Selon lui, la composition de ce gouvernement reste éloignée des attentes initiales : « On parlait d’un gouvernement resserré avec une participation plus large de l’opposition et de la société civile, mais la taille reste presque la même, avec beaucoup de reconductions. »
D’après l’ordonnance présidentielle, sur les six vice-premiers ministres, cinq ont été reconduits. La seule nouveauté concerne l’ancien Premier ministre et député national Adolphe Muzito, qui prend la tête du ministère du Budget, désormais élevé au rang de vice-primature.
Chez les ministres d’État, au nombre de douze, l’on note que Guylain Nyembo, ex-vice-premier ministre du Plan, voit son portefeuille rétrogradé dans cette catégorie.
Gracieux Bazege
