Trois ans face aux Mobondo : Quel bilan pour les FARDC ?
Juin 2025 marque les trois ans d'opérations des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) contre les insurgés Mobondo. Lancée en juin 2022, cette campagne militaire de longue haleine suscite de nombreuses interrogations quant à son efficacité et aux défis rencontrés sur le terrain. Le Capitaine Antony Mualushayi, porte-parole des opérations Ngemba, a dressé un état des lieux de cette lutte engagée dans plusieurs provinces.

Juin 2025 marque les trois ans d'opérations des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) contre les insurgés Mobondo. Lancée en juin 2022, cette campagne militaire de longue haleine suscite de nombreuses interrogations quant à son efficacité et aux défis rencontrés sur le terrain. Le Capitaine Antony Mualushayi, porte-parole des opérations Ngemba, a dressé un état des lieux de cette lutte engagée dans plusieurs provinces.
Selon le Capitaine Mualushayi, les FARDC ont enregistré des succès notables. "Nous avons réussi à déloger les Mobondo de plusieurs de leurs bastions et à réduire leur capacité de nuisance dans certaines zones," affirme-t-il. Il cite des opérations ciblées ayant permis la récupération d'armes et la reddition de certains combattants, soulignant que la pression militaire constante a contraint les Mobondo à se disperser, rendant leurs actions à grande échelle plus difficiles.
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Cependant, le porte-parole reconnaît que le tableau est loin d'être idyllique. La nature asymétrique du conflit, avec des groupes très mobiles et se fondant parfois dans la population, complique grandement la tâche des FARDC. Des poches de résistance persistent, et des attaques sporadiques continuent de frapper les populations civiles, témoignant de la capacité de nuisance résiduelle des Mobondo.
Les difficultés rencontrées par les FARDC sont à la mesure de l'immensité et de la complexité du terrain congolais. Le Capitaine Mualushayi met en lumière plusieurs défis majeurs.
Premièrement, le terrain lui-même est un adversaire. Des zones d'opérations caractérisées par une végétation dense, un relief accidenté et un manque criant d'infrastructures routières entravent considérablement le déploiement rapide et le ravitaillement des troupes. "La logistique est un défi constant, surtout dans les zones reculées," insiste le porte-parole.
Deuxièmement, la structure décentralisée des Mobondo, sans commandement unifié clair, rend l'identification et la neutralisation de leurs leaders particulièrement ardus. Leur capacité à se fondre dans la population locale et à opérer en petites cellules met à rude épreuve les capacités de renseignement des FARDC.
Troisièmement, le soutien présumé de certains acteurs locaux ou la méfiance d'une partie de la population envers l'armée est un frein majeur. "Il est crucial de gagner la confiance des populations locales pour obtenir des informations et isoler les insurgés," explique le Capitaine Mualushayi, précisant que des efforts sont en cours pour améliorer la relation civilo-militaire.
Enfin, les ressources allouées à cette campagne de longue haleine restent un enjeu. Malgré les renforts et équipements, la durée du conflit exige un engagement continu et une adaptation constante des stratégies.
Après trois années d'opérations, la traque contre les Mobondo est loin d'être achevée. Si des progrès ont été faits en réduisant leur capacité d'action dans certaines régions, la persistance de poches de résistance et la nature même de cette insurrection imposent une vigilance et une adaptation constantes.
Le Capitaine Antony Mualushayi réaffirme la détermination des FARDC à poursuivre cette lutte jusqu'à la neutralisation totale des Mobondo. Il insiste sur l'importance d'une approche globale, combinant opérations militaires, renseignement, actions civiles et sensibilisation des populations pour parvenir à une paix durable. L'avenir de cette campagne militaire dépendra sans aucun doute de la capacité des FARDC à surmonter ces nombreux défis.
Gracieux Bazege