Guerre en RDC : l'Afrique du Sud privilégie la diplomatie dans son retrait militaire

Pretoria amorce le retrait progressif de ses troupes déployées dans l’est de la République démocratique du Congo. Cette décision, annoncée le 4 mai 2025, s’inscrit dans un tournant diplomatique majeur pour la région.
Les Forces de défense sud-africaines (SANDF) ont commencé leur retrait du Nord-Kivu, mettant fin à une présence marquée dans le cadre de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC). Un processus présenté par Pretoria comme le fruit de progrès significatifs sur le plan diplomatique. « Cette opération s’inscrit dans un contexte d’avancées diplomatiques », a affirmé la ministre sud-africaine de la Défense, Thandi Modise, évoquant notamment la signature récente d’un accord de paix avec le M23.
Cet accord, signé sous l’égide de la SADC, de l’Union africaine et de la Communauté d’Afrique de l’Est, ouvre une nouvelle phase dans la gestion de la crise sécuritaire dans l’est de la RDC. Pretoria, qui a joué un rôle moteur dans ces négociations, estime que « le dialogue doit désormais prendre le pas sur les armes », selon les mots d’un haut responsable de la diplomatie sud-africaine.
Le retrait des troupes a officiellement débuté le 29 avril avec le départ d’unités basées à Goma et Sake. Celles-ci empruntent un corridor terrestre à travers le Rwanda jusqu’à la Tanzanie, où elles sont ensuite rapatriées par voie aérienne. Le matériel logistique suivra, quant à lui, un circuit maritime à partir du port de Dar es Salaam.
Le chef d’état-major des SANDF, le général Rudzani Maphwanya, a souligné les défis sécuritaires entourant cette manœuvre. « Le retrait est une opération sensible, exigeant la confidentialité et une stricte sécurité de l’information », a-t-il expliqué. Il a néanmoins assuré que la presse serait régulièrement tenue informée de l’avancée du processus.
Une première vague de soldats a déjà été accueillie en Tanzanie, et une seconde rotation est attendue dans les prochains jours. Les dernières troupes resteront en RDC jusqu’à la fin du mois de mai pour sécuriser les opérations de désengagement. « Le professionnalisme des troupes sud-africaines dans des conditions extrêmement difficiles force le respect », a déclaré Thandi Modise, rendant hommage aux militaires tombés au combat.
Avec ce retrait, l’Afrique du Sud entend redéployer ses efforts vers une stratégie régionale plus centrée sur la diplomatie et le développement. « Nous resterons engagés en faveur d’une paix durable en République démocratique du Congo », a conclu la ministre.
Siméon Tuendele