Journée Mondiale de la Liberté de la Presse 2025 : Patrick Muyaya met l'IA au banc d'essai face aux défis congolais

Alors que les algorithmes redéfinissent les contours de l'information à l'échelle globale, la République démocratique du Congo choisit Lubumbashi comme épicentre d'une réflexion cruciale. À l'approche du 3 mai 2025, date de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, le pays se prépare à un Forum National inédit, placé sous le signe d'une double urgence : naviguer dans les eaux complexes de l'Intelligence Artificielle et contrer les vents violents de la désinformation, exacerbés par le contexte brûlant de l'agression rwandaise.
La décision, actée lors de la quarantième session ordinaire du Conseil des ministres, sur proposition du Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, ancre la célébration congolaise dans une réalité nationale prégnante. Si le thème international met en lumière l'impact de l'IA sur la liberté de la presse, Kinshasa a choisi de le décliner avec une acuité particulière : « Le journaliste congolais face au défi de l’Intelligence Artificielle : information et désinformation en ce temps d'agression rwandaise ». Loin d'une simple commémoration, ce forum, porté par les voix des organisations professionnelles des médias, ambitionne de devenir une véritable agora où se croiseront les regards des acteurs publics, privés et internationaux, tous concernés par la vitalité d'une presse libre dans un pays en proie à des turbulences multiples.
Le chemin parcouru par les médias congolais est jalonné de progrès, certes, mais aussi d'embûches tenaces. La liberté de la presse reste une conquête fragile, constamment menacée par des violations qui résonnent avec une intensité particulière dans les territoires sous occupation rwandaise. Dans ce climat d'incertitude, la désinformation, dopée par la puissance des nouvelles technologies et de l'intelligence artificielle, se dresse comme un ennemi insidieux, minant la confiance et brouillant les lignes de la vérité.
Le Forum national de Lubumbashi ne se contentera pas de dresser un état des lieux. Il se veut un plongeon lucide dans les défis actuels, éclairé par les leçons d'un passé récent marqué par les atteintes répétées aux droits des journalistes. Les agressions et les tentatives d'intimidation visant ceux qui cherchent à informer dans les zones de conflit, la manipulation de l'opinion publique par des campagnes de désinformation orchestrées : autant de cicatrices qui rappellent l'urgence d'une action concertée.
L'événement se structurera autour de thématiques essentielles, conçues comme autant de chantiers à défricher : la sécurisation des journalistes exposés à un environnement de plus en plus hostile, la déconstruction des mécanismes de la désinformation amplifiée par l'IA, et la documentation rigoureuse des violations des droits des professionnels de l'information dans les zones déchirées par le conflit.
Au-delà du diagnostic, le forum nourrit une ambition profonde : réaffirmer le rôle cardinal des médias dans la consolidation d'une démocratie congolaise encore en construction. Il s'agira de mettre en lumière les défis spécifiques à l'ère de l'intelligence artificielle, de susciter une prise de conscience collective quant à la nécessité de protéger ceux qui informent, et de semer les graines de solutions adaptées au contexte congolais.
La Journée Mondiale de la Liberté de la Presse 2025 à Lubumbashi s'annonce ainsi comme un moment charnière, une opportunité de réaffirmer avec force l'engagement du pays envers la liberté d'expression, en relevant avec audace les défis inédits posés par l'ère numérique.
Rédaction