Annulation du projet d'expulsion des migrants : le Rwanda demande 50 millions de livres sterling au Royaume-Uni
Le Rwanda réclame 50 millions de livres sterling au Royaume-Uni en raison de l'annulation du programme d’expulsion des migrants, bien que ce programme n’ait jamais été mis en œuvre et qu’aucun migrant n’ait été expulsé vers le pays aux mille Collines. Cette exigence, révélée lundi 03 mars par The Telegraph, met en lumière la mauvaise foi flagrante du régime de Kigali, qui tente de tirer profit d’un accord qu’il savait instable dès le départ.
Dès l'origine, ce programme controversé, initié par le gouvernement conservateur britannique, était juridiquement et politiquement fragile. Pourtant, le Rwanda a accepté des paiements massifs – près de 290 millions de livres pour le développement économique et 280 millions pour les infrastructures et les frais administratifs – sans jamais garantir la faisabilité du projet.
En dépit de ces sommes colossales versées par Londres, aucun migrant n’a été transféré, à l'exception de quatre individus ayant accepté volontairement.
Le plus révélateur de cette mauvaise foi rwandaise est son insistance à exiger de nouvelles compensations, alors même que le programme n’a jamais produit de résultats concrets. Kigali savait que l'accord était politiquement risqué et sujet à annulation, mais a continué à encaisser l’argent tout en refusant tout remboursement, invoquant des clauses favorables incluses dans l’accord initial.
Cette situation illustre une fois de plus comment le Rwanda utilise des manœuvres opportunistes pour monnayer des relations internationales en exploitant des crises migratoires ou sécuritaires à son avantage.
Après avoir empoché des centaines de millions de livres pour un programme inapplicable, Kigali tente maintenant d’extorquer davantage, illustrant un schéma récurrent de transactions à sens unique où le Rwanda encaisse sans assumer aucune responsabilité.
Rémy Mbuyi
