Doha au cœur de l’accord de paix historique entre la RDC et le Rwanda signé à Washington

Le Qatar a affirmé samedi son rôle déterminant dans la facilitation de l’accord de paix signé à Washington entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, sous l’impulsion américaine. Le docteur Mohammed bin Abdulaziz bin Saleh Al-Khulaifi, diplomate en chef qatari, présent lors de la cérémonie officielle, a souligné que « l’État du Qatar [est] fier d’avoir contribué positivement à faciliter l’aboutissement de cet Accord ».

Le ministre d’État qatari aux Affaires étrangères a rappelé que Doha avait accueilli plusieurs étapes cruciales du processus, notamment la réunion trilatérale du 18 mars 2025 réunissant l’Émir Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, Paul Kagame et Félix Tshisekedi. Cette rencontre « a constitué une étape importante pour instaurer un dialogue direct et renforcer la confiance entre les deux parties », a-t-il expliqué.

Alors que Washington a mené les négociations intergouvernementales, Doha a joué un rôle clé en pilotant les discussions entre Kinshasa et le groupe armé M23. Selon Massad Boulos, conseiller pour l’Afrique de l’ancien président Donald Trump, Kigali s’est engagé à « la levée de ses mesures défensives », même si l’accord ne mentionne pas explicitement un retrait immédiat du M23. La mise en œuvre sera progressive via le plan conjoint CONOPS, adopté le 31 octobre 2024.

Ce plan prévoit également la neutralisation du groupe armé FDLR, enjeu majeur pour la stabilité régionale. La question sensible du retrait des militaires rwandais, longtemps dénoncée par Kinshasa mais jamais officiellement reconnue par Kigali, reste liée à ce dispositif. La ministre congolaise des Affaires étrangères a rappelé que cet accord « n’est que le début, pas la fin ».

L’alliance entre la RDC et le Rwanda prévoit en outre « le désengagement des forces armées, la protection des civils, le retour des personnes déplacées et des réfugiés sous l’autorité du gouvernement congolais », ainsi que la mise en place d’un mécanisme de suivi chargé de garantir le respect des engagements. La ministre Thérèse Kayikwamba Wagner a insisté : « Il ne s’agit pas de simples mots sur le papier. Ils doivent maintenant être traduits en actes, dans le respect de la justice, de l’obligation de rendre compte et de la volonté politique ».

ST