Guerre dans l'Est : un concert de solidarité à Paris étouffé, et Liège met un voile sur le génocide rwandais

Le concert caritatif intitulé « Solidarité Congo », prévu initialement le 7 avril 2025, aurait dû symboliser l’espoir et la solidarité envers les victimes de la guerre à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Pourtant, cet événement, programmé à l’Accor Arena de Bercy, à Paris, n’aura pas lieu. Sous l’impulsion du préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, la décision d’annuler ce concert a été prise, invoquant des risques de troubles à l’ordre public, en raison de sa concomitance avec la journée de commémoration du génocide rwandais.
Dès l’annonce de cet événement, la communauté rwandaise en France s’est élevée contre sa tenue à cette date particulière. Par conséquent, une pression considérable s’est exercée sur les autorités françaises. Malgré les efforts des organisateurs pour maintenir le concert, les tensions n’ont cessé de croître, attisées par les associations rwandaises qui jugeaient la date inappropriée.
En conséquence, les artistes tels que Gims, Youssoupha et Fally Ipupa ne se produiront pas comme initialement prévu. Dans un communiqué empreint de regret, les organisateurs ont tenu à clarifier leur intention : leur démarche était uniquement dédiée à promouvoir la paix et la justice, sans volonté de heurter une communauté ou de raviver des blessures. Leur déception face à cette annulation imposée par les autorités administratives est manifeste.
Dans un contexte déjà marqué par une polarisation entre Congolais et Rwandais, cette annulation ne fait qu’envenimer les crispations. En effet, la date du 7 avril, qui célèbre la mémoire des victimes du génocide des Tutsis, demeure hautement symbolique et sensible. Afin de prévenir toute escalade, la préfecture de police de Paris a recommandé un report de l’événement, allant jusqu’à envisager une interdiction si cette mesure n’était pas respectée.
Le refus de la Belgique de commémorer le génocide rwandais
En parallèle, un autre épisode vient exacerber les tensions : le refus de la Belgique de commémorer le génocide rwandais cette année. Cette décision s’inscrit dans un contexte international complexe, marqué par des conflits géopolitiques, notamment la guerre qui sévit depuis des décennies à l’Est de la RDC. Le rôle supposé du Rwanda et de ses alliés du M23 dans cette guerre alimente les griefs et les incompréhensions.
À Liège, une cérémonie prévue pour le 12 avril a été annulée par les autorités locales. Celles-ci justifient leur décision par une analyse des risques effectuée par la police, concluant que le climat politique actuel est trop tendu. Jadranka Lozina, porte-parole de la police, a souligné que cette annulation visait à prévenir tout affrontement potentiel entre les communautés rwandaise et congolaise.
Sur le terrain, les tensions continuent de s’exprimer de manière visible. Récemment, des Congolais à Liège ont manifesté leur mécontentement, brandissant des pancartes où figurait le président rwandais Paul Kagame caricaturé avec des cornes de diable. Ces scènes traduisent l’intensité des ressentiments qui persistent entre les deux communautés, aggravant la fracture diplomatique.
Ainsi, entre l’annulation du concert « Solidarité Congo » et le refus de la Belgique de commémorer le génocide rwandais, ces décisions reflètent des tensions diplomatiques complexes et des antagonismes historiques profonds. Ces événements, bien qu’administratifs en apparence, révèlent la fragilité des relations entre les peuples concernés. L’urgence d’un dialogue constructif, appuyé par la communauté internationale, s’impose pour désamorcer ces conflits et favoriser une coexistence pacifique.
Mulebourg