RDC : Le "Crédit Bonobo", un outil inédit pour financer la biodiversité, au cœur d’une table ronde internationale à Kinshasa

La République démocratique du Congo mise sur l’innovation pour valoriser son immense patrimoine naturel. Le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a lancé ce samedi 5 juillet, à Kinshasa, une table ronde internationale autour du « Crédit Bonobo », un mécanisme financier novateur dédié à la conservation de la biodiversité et à l'amélioration des conditions de vie des communautés locales.
Ce projet ambitieux, fruit d’une collaboration entre le ministère congolais de l’Environnement, l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et la Fondation du Zoo d’Anvers (AZF), vise à structurer un système de financement basé sur la protection d’espèces emblématiques telles que le Bonobo. Les discussions se poursuivront à Anvers, en Belgique, du 7 au 8 juillet, pour approfondir les bases d’un plaidoyer international.
Lors de son discours d’ouverture, le Président Tshisekedi a salué une approche visionnaire : « Les crédits Bonobo sont une initiative visionnaire et inédite qui consacre la création de la plus vaste réserve terrestre protégée de la planète. » Il a aussi mis en lumière la portée sociale du projet : « Ce projet incarne une ambition sociale et économique forte : celle de préserver durablement notre patrimoine naturel tout en améliorant les conditions de vie de millions de nos concitoyens engagés dans la conservation de la biodiversité. »
Outre la valorisation du Bonobo, cette initiative vise à inspirer la création de crédits biodiversité pour d'autres espèces menacées. « La tenue de cette Table ronde représente une opportunité en ce qu’elle offre un cadre pour définir clairement les bases d’un plaidoyer international structuré en faveur de la création d’un crédit biodiversité, propre à chaque espèce, notamment celles endémiques à forte valeur pour l’humanité, à l’instar du Bonobo, de l’Okapi, du Gorille de montagne », a expliqué le Chef de l’État.
Déjà opérationnel, le projet du Couloir Vert Kivu-Kinshasa, couvrant plus de 544 000 km², est cité comme illustration concrète de cette vision. Selon le Directeur général de l’ICCN, ce type de mécanisme « permet de renforcer les efforts que déploie la RDC dans le développement des mécanismes de paiement des services environnementaux du Bassin du Congo ». Sur le terrain, l’AZF et l’ICCN mènent notamment un projet d’habituation des Bonobos dans la réserve de Lomako Yokokala, dans la province de la Tshuapa.
ST