RDC : Kinshasa accuse Kigali de vouloir annexer l’Est du pays

Kinshasa durcit le ton face à Kigali. Dans un communiqué officiel rendu public ce mercredi 18 juin, le gouvernement congolais dénonce ce qu’il qualifie de « stratégie d’annexion déguisée » menée par le Rwanda dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Pour les autorités, la situation sécuritaire dans cette partie du territoire s’est gravement détériorée, avec une multiplication des violences et l’installation d’un pouvoir parallèle soutenu par Kigali.

18 Juin 2025 - 20:51
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RDC : Kinshasa accuse Kigali de vouloir annexer l’Est du pays
Photo pour Illustrer

Kinshasa durcit le ton face à Kigali. Dans un communiqué officiel rendu public ce mercredi 18 juin, le gouvernement congolais dénonce ce qu’il qualifie de « stratégie d’annexion déguisée » menée par le Rwanda dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Pour les autorités, la situation sécuritaire dans cette partie du territoire s’est gravement détériorée, avec une multiplication des violences et l’installation d’un pouvoir parallèle soutenu par Kigali.

Les chiffres relayés par le ministère de l’Intérieur sont glaçants. Entre le 9 et le 16 juin, pas moins de « 289 assassinats et exécutions sommaires, 102 viols, 270 cas de tortures corporelles » ont été recensés dans les zones occupées. À ces violations s’ajoutent « de nombreux cas de disparitions et de recrutements forcés ». Pour Kinshasa, ces données constituent une preuve tangible d’une « agression étrangère » en cours sur son sol.

Au cœur des accusations : l’imposition d’une administration parallèle. Le communiqué révèle notamment que « de graves atteintes à l’intégrité du territoire national » ont été constatées, notamment la nomination d’un ressortissant rwandais au poste de « gouverneur » du Sud-Kivu. Ce dernier dirigerait une structure administrative parallèle, preuve, selon le gouvernement congolais, d’une « volonté manifeste de Kigali d’imposer ses structures dans les territoires congolais ».

Des actes aux relents de nettoyage ethnique sont également évoqués. Kinshasa affirme avoir découvert des « fosses communes » et évoque des « transplantations forcées de populations rwandaises ». Des faits qualifiés de violations du droit international, notamment de « la Charte des Nations Unies, l’Acte constitutif de l’Union africaine et la Convention de Genève de 1951 ».

La gestion des réfugiés est aussi au cœur des tensions. Le Rwanda est accusé d’avoir placé un de ses ressortissants à la tête de la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) dans les zones sous occupation. Une démarche perçue comme une tentative de légitimer un contrôle territorial. Kinshasa dénonce par ailleurs « le retrait silencieux de Kigali de l’Accord tripartite RDC-HCR-Rwanda », qu’il interprète comme une stratégie visant à rendre « une occupation de fait » acceptable sur le plan diplomatique.

Dans ce contexte, Kinshasa appelle à une réaction ferme de la communauté internationale. « Le silence de la communauté internationale sur ces exactions devient de plus en plus pesant », déplore le communiqué, qui exige « la suspension de toute forme de collaboration et des structures mises en place par l’occupation rwandaise ». Le gouvernement assure avoir activé des mécanismes judiciaires pour documenter les crimes et « prendre en charge les personnes affectées par ces crimes odieux ».

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