RDC–Éthiopie : une relance diplomatique stratégique après 25 ans de silence
Un quart de siècle sans véritable dialogue bilatéral. Ce mardi 6 mai à Addis-Abeba, la République démocratique du Congo (RDC) et l’Éthiopie ont signé un accord de coopération inédit, relançant des relations gelées depuis plus de 25 ans. « Cet accord marque une étape majeure dans les relations entre nos deux pays », a déclaré Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre congolaise des Affaires étrangères, lors de la cérémonie officielle.
Ce nouvel engagement ouvre la voie à une coopération élargie dans plusieurs secteurs clés : économie, éducation, agriculture, science et culture. Selon le ministère congolais des Affaires étrangères, l’accord vise à « stimuler les échanges et à encourager les investissements croisés dans des secteurs stratégiques ». L’Éthiopie, de son côté, voit dans cette relance un levier de partenariat dans une logique d’intégration continentale.
En marge de cette signature, la cheffe de la diplomatie congolaise a entamé une série de rencontres avec des responsables éthiopiens pour jeter les bases de projets concrets. « Nous voulons bâtir un partenariat durable et mutuellement avantageux », a insisté Mme Wagner, évoquant des perspectives de collaboration dans la formation technique et les échanges académiques.
Autre rendez-vous diplomatique de taille : la ministre congolaise doit s’entretenir avec Mahmoud Ali Youssouf, récemment élu président de la Commission de l’Union africaine. « La RDC entend jouer pleinement son rôle dans la diplomatie régionale et continentale », a-t-elle affirmé, en soulignant l’importance d’un leadership africain renforcé face aux défis communs.
Les deux pays puisent dans une histoire commune de solidarité panafricaine. « Nos liens remontent aux années 1960, à l’époque des mouvements panafricains », a rappelé Thérèse Kayikwamba Wagner. Cette relance diplomatique est perçue comme un retour stratégique à une coopération Sud-Sud ambitieuse, dans un contexte où les enjeux continentaux exigent des alliances fortes et durables.
Siméon Tuendele
