8 Mars à Goma : Quand la Résilience des Femmes Défie l’Insécurité

En cette Journée internationale des droits des femmes, Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, célèbre cette date symbolique dans un contexte marqué par l’insécurité persistante liée à l’occupation de certaines zones par le groupe rebelle M23. Malgré les tensions, les femmes de la région ne renoncent ni à leur engagement ni à leur volonté de marquer cette journée d’une empreinte particulière.
Des Célébrations Sous Haute Tension
À Goma, le 8 mars est habituellement un moment de festivités, de marches et de sensibilisation sur les droits des femmes. Mais cette année encore, l’ambiance est teintée d’inquiétude. L’insécurité qui règne aux portes de la ville limite les rassemblements publics. Pourtant, cela n’empêche pas les femmes de se mobiliser autrement.
Les organisations féminines locales ont privilégié des activités en petits groupes, notamment des conférences, des ateliers de plaidoyer et des rencontres dans des lieux sécurisés. "Nous ne pouvons pas rester silencieuses alors que nos sœurs souffrent dans les zones occupées. Cette journée est aussi un cri pour la paix et la justice", témoigne Claudine, membre d’une ONG locale de défense des droits des femmes.
Des Femmes Engagées dans l’Urgence Humanitaire
Avec la crise humanitaire qui s’aggrave, les femmes sont en première ligne, non seulement en tant que victimes, mais aussi comme actrices du changement. À Goma, beaucoup se mobilisent pour venir en aide aux déplacés, notamment en collectant des vivres et en organisant des campagnes de soutien aux familles les plus touchées par le conflit.
"Nous célébrons cette journée en posant des actions concrètes pour nos sœurs en détresse. Ce n’est pas seulement une fête, c’est un engagement", explique Aline, commerçante et membre d’une association locale. Cette solidarité entre femmes est une démonstration de force dans un contexte où l’adversité semble vouloir briser tout espoir.
Un Message de Paix et de Justice
Plusieurs femmes leaders de Goma profitent également de cette journée pour interpeller les autorités nationales et internationales sur la situation des femmes dans les zones de conflit. Elles dénoncent les violences dont sont victimes les femmes dans les territoires occupés et réclament des actions concrètes pour leur protection et leur autonomisation.
Dans des forums et sur les réseaux sociaux, des voix s’élèvent pour rappeler que les femmes congolaises ne demandent pas seulement à être célébrées une fois par an, mais à être reconnues et protégées au quotidien. "Nous avons besoin de plus que des discours. Il est temps que la communauté internationale et notre gouvernement agissent réellement pour ramener la paix", martèle une activiste locale.
Un 8 Mars de Combat
À Goma, la Journée internationale de la femme ne se limite pas à une célébration. C’est un moment de revendication, de solidarité et de résilience. Dans un contexte de guerre, les femmes ne baissent pas les bras. Elles s’organisent, se battent et rappellent que la véritable égalité ne peut exister sans paix et justice. Le 8 mars 2025 à Goma n’est donc pas seulement un jour de fête, mais un symbole de lutte et d’espoir pour toutes les femmes de l’Est de la RDC.
Gracieux Bazege