Discours de Joseph Kabila : Une "Plaidoirie" pour l'AFC M23 et un Monologue Suffisant selon Me Hugo Bon Nkiambi
Le récent discours de l'ancien Président Joseph Kabila, dans lequel il impute au régime actuel la crise sécuritaire dans l'Est, la corruption, les détournements, le tribalisme et le népotisme, continue de faire des vagues sur la scène politique congolaise. Parmi les réactions notables, celle de Me Hugo Bon Nkiambi, président de l'Association des Jeunes Professionnels de l'UDPS, qui n'a pas mâché ses mots, qualifiant la prise de parole de Kabila de "monologue suffisant" et de "plaidoirie" en faveur des "protégés" de l'AFC M23.
Un Silence Rompu pour "Intérêts Personnels" ?
Pour Me Hugo Bon Nkiambi, le timing de la sortie de Joseph Kabila est particulièrement suspect. "Il sort une fois de plus de son silence. Pourquoi maintenant ? Un jour seulement après la levée de ses immunités pour poursuites, Joseph Kabila rompt son silence pour la nation ou pour ses intérêts personnels ?", s'interroge l'avocat, insinuant une manœuvre opportuniste de l'ancien chef d'État.
Me Hugo Nkiambi fustige la teneur du discours, le décrivant comme un exercice d'auto-blanchiment. "Son discours n'était rien d'autre qu'un monologue suffisant où il se blanchit entièrement, se posant en président irréprochable, comme s'il avait quitté le pouvoir avec la mention Grande distinction", a-t-il affirmé avec sarcasme. Le fait que Kabila n'ait pas un mot pour condamner l'agression rwandaise dont la RDC est victime est également pointé du doigt par Me Nkiambi, qui déplore son "manque de courage" à affronter les graves accusations portées contre lui.
Une "Plaidoirie" en Faveur de l'AFC M23
Plus grave encore, Me Hugo Bon Nkiambi accuse Joseph Kabila d'avoir délibérément dénigré le travail des "Wazalendo", les réduisant à de simples "milices tribales". Selon lui, l'ancien président a livré une véritable "plaidoirie en faveur de ses protégés de l'AFC M23". Il interprète ce discours comme une tentative de "ressusciter la formule 1+4 de 2003", une manœuvre bien connue pour déstabiliser le pouvoir et imposer un partage.
Me Nkiambi rejette catégoriquement la prétention de Kabila à donner des leçons de démocratie, rappelant son propre bilan à la tête du pays. "Lui qui clame aujourd'hui son amour profond pour le Congo, pendant que sous son règne, les entreprises publiques ont été saignées au profit de ses sociétés privées et maintenant, il vient nous faire la leçon sur la démocratie ? Comme s'il l'avait incarnée ?", s'indigne l'avocat. Il conclut avec force : "Non. Le peuple congolais n'est plus dupe."
Le discours de l'ancien président Joseph Kabila continue de générer de vives réactions et de profondes divisions au sein de la classe politique congolaise, reflétant les tensions persistantes et les enjeux majeurs qui traversent le pays.
Rémy Mbuyi
