Fin de la transition au Mali : Appels urgents pour la tenue des élections présidentielles

<p>Alors que la fin de la période de transition dirigée par le Général Assimi Goïta au Mali était annoncée pour le 26 mars 2024, la junte militaire au pouvoir reste silencieuse face aux appels des partis politiques et des ONG réclamant l'organisation rapide d'une élection présidentielle, conformément aux accords du dialogue national. La pression quotidienne [&hellip;]</p>

6 Avril 2024 - 08:52
6 Avril 2024 - 08:53
 0
Fin de la transition au Mali : Appels urgents pour la tenue des élections présidentielles

Alors que la fin de la période de transition dirigée par le Général Assimi Goïta au Mali était annoncée pour le 26 mars 2024, la junte militaire au pouvoir reste silencieuse face aux appels des partis politiques et des ONG réclamant l'organisation rapide d'une élection présidentielle, conformément aux accords du dialogue national.

La pression quotidienne exercée par de nombreuses ONG et partis politiques déçus témoigne de leur frustration face au non-respect des engagements pris par le président de transition. La période annoncée pour la transition aurait dû officiellement prendre fin le 26 mars 2024.

Arrivé au pouvoir en août 2020 après un coup d'État qui a renversé le président démocratiquement élu, Ibrahim Boubacar Keïta, Assimi Goïta laisse la population malienne dans l'incertitude, sans révéler ses intentions ni respecter les objectifs initiaux de son accession au pouvoir.

Face aux manœuvres dilatoires du président, environ 80 partis politiques et organisations de la société civile expriment leur détresse et dénoncent une dérive autoritaire. Ils invitent le président à céder le pouvoir, rappelant que la transition a officiellement pris fin le 26 mars et qu'il est impératif de fixer une date pour les élections présidentielles. Ces élections, initialement prévues pour février, ont été reportées sine die, suscitant la déception générale, comme l'indique un communiqué parvenu à nos sources.

Un premier groupe composé d'associations et de partis politiques appelle les autorités à combler le vide juridique et institutionnel en organisant une concertation rapide et inclusive. L'objectif est de mettre en place une structure institutionnelle permettant d'organiser les élections présidentielles dans les plus brefs délais.

Il convient de rappeler qu'en août 2020, le nom du colonel Assimi Goïta a émergé pour la première fois, au lendemain du coup d'État contre le président Ibrahim Boubacar Keïta. Ce putsch a été largement critiqué à l'international et a fait l'objet d'une réunion des 15 États membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Le colonel Goïta estimait urgent de mettre en place des mécanismes pour lutter contre la guerre et les conflits armés qui sévissent au Mali depuis 2012. En 2012, une insurrection menée par divers groupes salafistes djihadistes et indépendantistes pro-Azawad a éclaté, s'inscrivant dans le contexte plus large de la guerre du Sahel et des rébellions touarègues contre l'État malien. Depuis les années 1990, le nord du Mali est le théâtre de multiples insurrections, faisant de la région l'épicentre des coups d'État sur le continent africain. En 2000, un groupe de réfugiés algériens, fuyant les conséquences d'une guerre civile survenue en Algérie en 2011, est arrivé au Mali. Le 17 janvier 2012, des rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et d'Ansar Dine ont déclenché une cinquième rébellion contre l'État malien, rejoignant les djihadistes d'Al-Qaïda et prenant les villes d'Aguel Hoc et de Ménaka. Ces conflits ont conduit à un coup d'État militaire, provoquant de violents affrontements et générant des centaines de milliers de réfugiés, alimentant ainsi les tensions au Mali.

Albert Raphaël Ahindo