Conseil des ministres : cap sur la relance des entreprises agricoles publiques pour stimuler la production nationale

Le gouvernement congolais veut insuffler une nouvelle dynamique aux entreprises publiques du secteur agricole, avec pour objectif majeur de booster la production nationale et réduire la dépendance alimentaire. Une orientation stratégique qui a dominé les échanges lors du Conseil des ministres tenu le vendredi 30 mai 2025, sous la présidence de Félix Tshisekedi.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a présenté les grandes lignes de cette volonté politique, en évoquant une série de mesures structurantes. "Les ministres à du portefeuille a fait l'état de lieu relatif à la relance des activités à vocation du secteur public agricole, lesquelles disposent d'un potentiel de développement garanti, à savoir 1. le projet du parc agro-industriel de Bukanga Lundu pour la production agricole de grande envergure", a-t-il déclaré.
Les autorités souhaitent rentabiliser les fonds publics déjà investis dans ces projets agricoles. À cette fin, une commission interinstitutionnelle devrait voir le jour. "Étant donné que l'État congolais a investi des ressources importantes dans la réalisation de ce projet, les ministres du portefeuille ont préconisé la mise en place d'une commission mixte interinstitutionnelle afin d'organiser une mission pouvant aboutir à faire un état des lieux qui aborde la question de manière holistique", a indiqué Muyaya.
Cette évaluation approfondie, couvrant des aspects aussi bien techniques que financiers, vise à servir de base solide pour un plan de relance cohérent. "Sur l'existant, la gouvernance, l'actionnariat, les états financiers, les engagements vis-à-vis de l'État ainsi que les engagements vis-à-vis de tiers. Cela permettra de pouvoir élaborer un plan de relance sur base des éléments objectifs en vue de rentabiliser l'investissement déjà consenti. 2. Triomphe dans l'objet social et la production des engrais pour appuyer les secteurs agricoles", a précisé le porte-parole.
Le financement représente une clé de voûte de cette relance. Des mécanismes innovants sont à l’étude pour garantir non seulement les investissements initiaux, mais aussi le fonctionnement quotidien des entreprises concernées. "Il sera question de garantir un financement devant couvrir l'investissement, le fonds de roulement et la trésorerie en vue de relancer cette entreprise et assurer la régularité de son approvisionnement. Au niveau du ministère de l'Agriculture et de la Sécurité Alimentaire, de pistes de financement innovantes sont envisagées pour y parvenir", a-t-il souligné.
Dans un contexte marqué par la hausse des besoins alimentaires, le gouvernement met l’accent sur la modernisation des structures publiques agricoles. "Au démeurant, le ministre du Portefeuille a évoqué la nécessité et l'urgence de rendre performantes ces entreprises du portefeuille dont l'objet social correspond à la croissance de la production agricole et pour lesquelles des investissements ont déjà été consentis", a poursuivi Muyaya.
Cette stratégie s’inscrit dans une perspective de souveraineté alimentaire et de réduction des importations. L’exécutif ambitionne de baisser la facture annuelle de 1,5 milliard de dollars consacrée aux produits alimentaires de base. D'après le Porte parole du gouvernement, l'objectif est de faire face à l'insuffisance de l'offre alimentaire intérieure de produits agricoles de consommation de masse, liée naturellement à la faiblesse de l'investissement dans ces secteurs et l'importation de denrées alimentaires de base pour une facture annuelle moyenne de 1,5 milliard de dollars.
ST