Nord-Kivu : Les veuves de militaires FARDC de Beni réclament justice et reconnaissance

Ce vendredi 6 juin, la ville de Beni, dans le Nord-Kivu, a été le théâtre d’un mouvement de protestation inhabituel : des veuves de militaires des FARDC tombés au front ont exprimé publiquement leur colère face au silence prolongé des autorités sur leurs droits impayés. Elles dénoncent notamment l’interruption du paiement des soldes destinées à leurs défunts maris.
Depuis plusieurs mois, ces femmes disent vivre dans une précarité grandissante, sans aucune aide de l’État. « Nous sommes descendues dans la rue car nous sommes dépassées par la souffrance. Depuis le mois de janvier jusqu’à aujourd’hui, nous ne recevons plus le salaire. Nous souffrons sérieusement avec nos enfants », ont-elles confié à la presse locale, la voix chargée d’émotion.
Le cortège de manifestantes a brièvement perturbé la circulation autour du rond-point Nyamwisi, point névralgique de la ville. Sans actes de violence, leur marche symbolique a néanmoins suscité une onde de choc dans l’opinion publique locale, soulignant le malaise profond qui traverse les familles de militaires.
Selon les veuves, cette situation n’est pas nouvelle, mais s’aggrave à mesure que l’indifférence persiste. Elles pointent du doigt une lourdeur administrative et un manque de volonté politique pour résoudre ce type de dossier, malgré les sacrifices consentis par leurs époux au service de la nation.
Ce mouvement, bien que spontané, relance la question de la prise en charge des familles de militaires en République démocratique du Congo. Alors que les combats se poursuivent sur plusieurs fronts, le traitement réservé à ceux qui tombent pour la patrie soulève des interrogations sur l’engagement réel des autorités à honorer leur mémoire.
Par cette mobilisation, les manifestantes espèrent faire pression sur les autorités militaires et civiles pour une régularisation rapide de leur situation. « Nous voulons qu’on nous paie ce qui nous revient. Nous ne demandons pas l’aumône, mais justice et dignité pour nos familles », résument-elles, déterminées à se faire entendre.
ST