Tshisekedi à Libreville : un signal fort pour l’intégration régionale en Afrique centrale

En se rendant à Libreville ce samedi 3 mai pour l’investiture de Brice Clotaire Oligui Nguema, le président Félix Tshisekedi a clairement affiché la volonté de la République Démocratique du Congo de renforcer sa présence diplomatique en Afrique centrale. Accompagné de la Première Dame Denise Nyakeru, le chef de l’État congolais a rejoint quinze autres dirigeants africains au Stade de l’Amitié Sino-Gabonaise pour saluer l’aboutissement de la transition politique gabonaise.
La cérémonie d’investiture a mêlé rites républicains et symboles traditionnels. Le nouveau président gabonais a d’abord prêté serment devant la Cour constitutionnelle de transition, s’engageant à « sauvegarder les acquis de la démocratie ». Il a ensuite reçu les insignes du pouvoir des mains d’un chef coutumier, un acte fort qui, selon ce dernier, confère à Oligui Nguema « le pouvoir de dominer sur tous les humains et les esprits sur l’ensemble du territoire gabonais ».
Dans son discours, Brice Oligui Nguema a salué « la renaissance du Gabon » après 18 mois de transition. Élu avec 94 % des voix le 12 avril, il a promis « une nouvelle ère » axée sur la reconstruction du pays, la bonne gouvernance et la relance diplomatique. Il s’est félicité de la levée des sanctions internationales et a affirmé vouloir tourner définitivement la page de l’instabilité.
La présence de Félix Tshisekedi n’était pas seulement protocolaire. Elle traduit aussi une volonté de rapprochement politique avec Libreville à l’heure où le Gabon, désormais revenu à l’ordre constitutionnel, cherche à regagner sa place sur la scène continentale. « La stabilité du Gabon est essentielle pour toute la région », confie un diplomate congolais présent sur place.
Ce retour du Gabon dans le concert des nations africaines s’annonce ambitieux : Libreville a déjà annoncé sa candidature pour accueillir les Jeux de la Francophonie en 2027 et le sommet de l’Union africaine en 2030. Une dynamique régionale à laquelle Kinshasa entend manifestement prendre part.
Siméon Tuendele