Revue de presse : Fayulu loué, Kabila repoussé, la scène politique dans le mi-figue mi-raisin

Les médias congolais et étrangers ont porté un regard, ce jeudi 5 juin 2025, essentiellement sur la réaction du parti politique Nouvel Élan d’Adolphe Muzito face au discours au sens patriotique de Martin Fayulu, qui appelle à l'unité pour sortir le pays de la crise d'agression de la RDC par le Rwanda et ses supplétifs de l'Alliance du fleuve Congo-M23. Parallèlement, l'interdiction de relayer les informations concernant l'ancien président Joseph Kabila et son parti politique, le PPRD, a également retenu l'attention.

Nouvel Élan accorde son soutien à Martin Fayulu

Le Potentiel rapporte qu'Adolphe Muzito, président du parti politique Nouvel Élan, a exprimé son soutien à Martin Fayulu, soulignant l'importance de l’unité nationale face aux menaces extérieures. Muzito a salué la décision de Fayulu de rejoindre la voie des nationalistes, une démarche qu’il considère essentielle pour la préservation du pays.

Selon Actu30.cd, le parti Nouvel Élan salue la position prise par Fayulu en faveur de l’unité nationale et l’invite à rejoindre pleinement la lutte contre la balkanisation de la RDC. Face à ce qu'il qualifie de situation politique alarmante, le parti d’Adolphe Muzito rappelle que la RDC est confrontée à des tentatives persistantes de fragmentation.

Ce parti politique, dirigé par l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito, a également invité le Président Tshisekedi à ouvrir ses portes pour accueillir les compatriotes de tous bords souhaitant apporter leur soutien afin de sortir définitivement le pays de cette situation d’instabilité et de mettre hors d’état de nuire ceux qui veulent jouer les pyromanes, indique l’Agence congolaise de presse.

Pour le parti de Muzito, résume 7sur7.cd, Fayulu a rejoint « le camp des nationalistes ». Le parti estime qu'il s'agit d'un pas important vers l'unité nationale face à la menace d'occupation d'une partie du territoire, comme le souligne Info 27.

Cette déclaration intervient dans un contexte où plusieurs figures politiques, jusque-là critiques du pouvoir en place, appellent à dépasser les querelles politiques pour faire face à ce que d'aucuns qualifient désormais de "guerre d'agression", ajoute le journal.

À travers son discours de lundi, rappelle Actualite.cd, l'ancien candidat à la présidence avait demandé à rencontrer le président de la République au regard de la dégradation de la situation sécuritaire dans l'est de la RDC, « non pas pour une faveur, mais pour une discussion directe, sans faux-semblants, sans compromission, mais par patriotisme, afin de trouver une issue digne de cette crise existentielle ».

Nouvelle décision par le CSAC, Kabila repoussé

Radio Okapi.net titre "Joseph Kabila et le PPRD interdits dans les médias de la RDC", rapportant qu'il est désormais interdit aux médias congolais de parler de l'ancien président Joseph Kabila, de diffuser ou de commenter les activités de sa formation politique, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). Le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), Christian Bosembe, l’a annoncé mardi 3 juin lors de son intervention sur la chaîne privée Top Congo.

Radio France internationale revient sur les détails de la décision du CSAC, précisant que cette mesure est prise pour 90 jours et concerne tous les médias publics ou privés, les plateformes numériques ou les réseaux sociaux, sous peine de sanctions. Il est à noter que ce qui est interdit pour l'instant, c'est d'accorder la parole aux cadres du PPRD, en raison d'une décision gouvernementale interdisant formellement les activités du parti politique.

Actualite.cd indique que cette annonce intervient dans un contexte marqué par les vives réactions suscitées par la présence de Joseph Kabila à Goma et par son dernier discours public, dans lequel l’ancien chef de l’État a dressé un tableau sombre de la gouvernance actuelle et proposé un « pacte citoyen » pour restaurer la stabilité et la démocratie en RDC. Cette polémique survient peu après la levée des immunités parlementaires de Joseph Kabila par le Sénat, à la suite du réquisitoire de l’auditeur général des FARDC près la Haute Cour militaire. Cette décision ouvre la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires contre l'ancien président, accusé de complicité avec la rébellion de l’AFC/M23 soutenue par le Rwanda.

Rédaction de New narratif