Une voix congolaise s’impose à Berlin dans la réforme du droit pénal international

À Berlin, le jeudi 6 juin 2025, une figure venue d’Afrique centrale a captivé l’attention des juristes internationaux réunis pour la conférence de haut niveau sur la révision du Statut de Rome. Dieudonné Kamulete Badibanga, Président de la Cour constitutionnelle et du Conseil supérieur de la magistrature de la République Démocratique du Congo, a livré une intervention remarquée, marquant une avancée significative dans la reconnaissance de la voix africaine dans les grands débats du droit pénal international.
Invité en tant qu’expert de renom, le magistrat congolais a défendu avec vigueur une réforme des articles 8bis, 15bis et 15ter du Statut de Rome, piliers de la compétence de la Cour pénale internationale (CPI). Appelant à une justice « à la fois préventive et répressive », il a insisté sur la nécessité de mieux encadrer les crimes d’agression, dans un monde où les conflits changent de nature et de configuration.
Dans un panel de haut niveau aux côtés de personnalités comme Tomoko Akane, actuelle Présidente de la CPI, et les professeurs Claus Kress et Charles Jallot, Kamulete a su imposer une perspective africaine, lucide et rigoureuse. Son plaidoyer a résonné au sein d’une assemblée cosmopolite, réunissant une cinquantaine de délégués, experts et diplomates venus des cinq continents.
Cette participation remarquée s’inscrit dans un contexte plus large où l’Afrique, longtemps perçue comme simple sujet du droit pénal international, réclame désormais une place à la table des réformes. En cela, l’intervention du Président Kamulete symbolise un tournant : celui d’un continent qui entend non seulement se faire entendre, mais également contribuer à la redéfinition des normes globales de justice.
La reconnaissance fut immédiate. En marge de la conférence, Christoph Retzlaff, représentant spécial du ministère allemand des Affaires étrangères pour l’Afrique subsaharienne, a salué personnellement le magistrat congolais, qualifiant son apport de « stratégique » dans le processus de modernisation de la justice internationale. Un geste diplomatique fort, à la hauteur de l’intervention de Kamulete.
Porté par une délégation discrète mais engagée, composée de deux collaborateurs et de représentants de l’ambassade de la RDC à Berlin, Dieudonné Kamulete n’a pas seulement représenté son pays : il a incarné l’émergence d’une justice constitutionnelle africaine influente et visionnaire, bien décidée à peser dans l’avenir du droit international.
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