Guerre dans l'Est : Noko Fay attribue les tensions au non-respect de la Constitution, soutenant la position de Kabila

La récente sortie médiatique de l’ancien président Joseph Kabila continue de susciter de vives réactions dans les milieux politiques et intellectuels. Ce vendredi 28 février, dans une interview accordée à NewnarratifRDC, l’analyste politique Niko Fay a livré son analyse de la tribune de l’ancien chef de l’État, mettant en lumière un aspect souvent négligé : le pacte républicain.
Selon Niko Fay, Joseph Kabila, aujourd’hui sénateur à vie, a soulevé une question cruciale dans sa tribune, à savoir le respect de la Constitution comme fondement du pacte républicain. Pour l’analyste, la crise sécuritaire qui secoue l’Est de la République démocratique du Congo trouve ses racines dans le non-respect de ce pacte, ce qui alimente les conflits récurrents dans le pays.
Lors de son intervention, Niko Fay a insisté sur l’importance du respect de la Constitution comme solution durable à la crise. «Il faut que tout le monde respecte la Constitution. Aussi longtemps qu’une ou deux parties iront en dehors de celle-ci, cela va toujours générer des conflits», a-t-il déclaré. Il estime que, quelle que soit l’issue militaire du conflit entre le gouvernement de Kinshasa et le M23, le problème persistera tant que les principes fondamentaux du pacte républicain ne seront pas respectés.
L’analyste a également pointé du doigt l'intolérance face aux violations répétées de la Constitution, qu’il considère comme un facteur aggravant des tensions. Selon lui, cette intolérance divise la population : certains citoyens acceptent ces dérives, tandis que d’autres y réagissent avec véhémence, exacerbant ainsi les conflits.
Comparant la situation actuelle à des crises précédentes, Niko Fay a affirmé que la RDC n’avait jamais connu un tel niveau d’instabilité depuis les prises de Goma et de Bukavu. «Depuis qu’il a quitté le pouvoir, il n’y a jamais eu une telle crise», a-t-il déclaré, en référence à Joseph Kabila. Pour lui, la gravité de la crise actuelle dépasse les conflits antérieurs, notamment en raison de son impact national et de ses implications géopolitiques.
Face à cette situation, Niko Fay propose une solution basée sur deux piliers : le pacte républicain et le pacte social. Il plaide pour des négociations directes entre les principales parties en conflit, incluant à la fois les groupes armés et le gouvernement de Kinshasa. «Il faut que les partis en conflit se mettent autour d’une table», a-t-il suggéré, tout en insistant sur le respect strict de la Constitution et des principes républicains.
L’analyste a également souligné l’importance de prendre en compte les revendications sociales qui exacerbent la crise. Il a exhorté les acteurs politiques et médiatiques à adopter une approche impartiale, évitant tout discours partisan, afin de mieux comprendre les responsabilités de chaque partie et de trouver une issue durable au conflit.
Dans un climat marqué par la violence et l’incertitude, la proposition de Niko Fay rejoint celles d’autres acteurs de la société civile qui appellent à un dialogue inclusif pour restaurer la paix en RDC. «Nous sommes dans une période très complexe où nous devons avoir un discours qui puisse ramener des solutions. On n’a pas besoin d’un discours penchant», a-t-il conclu.
Alors que la crise sécuritaire continue de secouer l’Est du pays, cette analyse relance le débat sur les solutions politiques et institutionnelles nécessaires pour sortir la RDC de l’impasse.
Rédaction.