Justice : 801 prisonniers de la prison centrale de Makala bénéficient de la grâce présidentielle

En cette fin d'année, comme le veut la tradition, le président de la République a accordé une grâce présidentielle à certains détenus à travers le pays, en vertu de l'article 87 de la Constitution de la RDC qui lui en donne le droit. Cette année, 801 prisonniers de la prison centrale de Makala ont été les heureux bénéficiaires de cette mesure de clémence, selon l'annonce faite par le ministre de la Justice, Constant Mutamba, le samedi 1ᵉʳ mars 2025.
Cette décision fait partie de la politique de désengorgement des prisons et de réinsertion sociale des détenus. Les bénéficiaires de cette grâce sont, pour la plupart, des personnes condamnées pour des délits mineurs et ayant déjà purgé une grande partie de leur peine. Leur libération vise à alléger la surpopulation carcérale, un problème récurrent dans les établissements pénitentiaires du pays.
Le ministre de la Justice a tenu à préciser que cette mesure ne concerne pas les criminels impliqués dans des infractions graves, telles que les crimes de sang et les actes de terrorisme.
Parmi les prisonniers libérés figurent des opposants politiques comme Seth Kikuni, condamné à 3 ans pour incitation à la haine, et Mike Mukebay, condamné en première instance à 30 mois pour propagation de fausses informations. Ces libérations, qui s'inscrivent dans la vision de la décrispation de l'espace politique, ont été saluées par de nombreux acteurs sociopolitiques du pays. Ils encouragent le Chef de l'État à poursuivre dans cette voie et à accorder une amnistie totale aux exilés, afin qu'ils puissent regagner le pays en cette période de tension avec le Rwanda, où la souveraineté nationale est menacée.
Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a également exhorté les ex-détenus à adopter une conduite exemplaire et à contribuer positivement à la société après leur libération.
Cette grâce présidentielle intervient dans un contexte où les conditions carcérales en RDC sont souvent dénoncées par les organisations de défense des droits de l'homme. Les crises politiques, économiques et sécuritaires gangrènent le pays, et plusieurs voix appellent à des réformes profondes du système pénitentiaire pour garantir de meilleures conditions de détention et une justice plus équitable. La décrispation politique est également perçue comme essentielle pour favoriser la cohésion nationale.
Cedrick Katay Kalombo