Kinshasa: Le gouvernement provincial interdit l’exposition des malades dans les lieux publics à des fins lucratives

Face à une pratique jugée dégradante et contraire à la dignité humaine, le ministère provincial de la Santé Publique, Hygiène et Prévention de la ville-province de Kinshasa a pris une décision ferme : interdire l’exposition des malades dans les lieux publics à des fins pécuniaires.
Dans une note circulaire signée par le docteur Gongo Arakazi Patricien, ministre provincial de la Santé, le 28 juillet 2025, il est souligné que cette pratique, courante dans certaines communes de la capitale, notamment aux ronds-points et carrefours, constitue un marchandage du corps souffrant et viole les principes fondamentaux de la dignité humaine.
« Cette pratique déshonore et porte un discrédit à la dignité humaine, conformément à l’article 16 de la Constitution du 18 février 2006, telle que modifiée », peut-on lire dans le document officiel.
Le ministère insiste sur la nécessité de préserver les valeurs humaines et de faire respecter les lois en vigueur. À cet effet, il enjoint à ce que tout malade soit pris en charge dans une structure de santé appropriée, en l’occurrence les différentes zones de santé de la capitale.
Toute infraction à cette interdiction expose désormais les contrevenants à des sanctions légales, notamment celles prévues par l’article 194 de la loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant, ainsi que l’article 1er du décret du Roi Souverain du 23 mai 1896 sur le vagabondage et la mendicité.
Le ministère provincial exhorte également les autorités de sécurité à veiller à l’application stricte de cette mesure sur toute l’étendue de la ville-province de Kinshasa.
Cette circulaire marque une volonté claire des autorités sanitaires provinciales de lutter contre l’exploitation de la maladie à des fins commerciales tout en rappelant l’obligation morale et légale de traiter chaque malade avec dignité.
Gracieux Bazege