Conflit Teke-Yaka : une crise alimentaire dévastatrice à Pont-Kwango

Alors que les lumières de Noël commencent à scintiller dans les rues de Kinshasa, à Pont-Kwango, une petite commune rurale de la province du Kwango, l'ambiance est bien différente. Ici, la joie des fêtes est éclipsée par une crise alimentaire sévère, née des conflits communautaires entre les Teke et les Yaka.

Tout a commencé il y a plusieurs mois, lorsque les tensions entre les Teke et les Yaka, deux communautés voisines, ont atteint un point de non-retour. Les Teke, historiquement propriétaires des terres, avaient imposé des redevances de plus en plus lourdes aux Yaka pour l'utilisation des terres agricoles. Les Yaka, épuisés par ces exigences, ont commencé à résister, et les conflits fonciers se sont transformés en affrontements violents.

Marie, une mère de trois enfants, se souvient encore des jours où elle pouvait cultiver son champ sans crainte. 

«Avant, nous avions assez de nourriture pour nourrir nos familles et vendre le surplus au marché», raconte-t-elle. Mais aujourd'hui, les champs sont abandonnés. La peur des attaques a poussé les cultivateurs à fuir, laissant les terres en friche.

Les enfants de Pont-Kwango, autrefois pleins de vie, montrent maintenant des signes de malnutrition. Les joues creuses et les ventres gonflés témoignent de la gravité de la situation. «Nous n'avons plus assez à manger », dit Marie, les larmes aux yeux. « Mes enfants sont affamés, et je ne sais pas comment les aider ».

Les habitants de Pont-Kwango lancent un appel désespéré aux autorités. Ils demandent des mesures de sécurité pour pouvoir retourner dans leurs champs et relancer la production agricole. «Nous avons besoin d'aide», implore Marie. «Sans sécurité, nous ne pouvons pas cultiver, et sans culture, nous mourrons de faim.»

À quelques kilomètres de là, à Kwamouth, la situation est encore plus désespérée. Les massacres intensifs ont laissé des cicatrices profondes dans la communauté. Les familles ont été forcées de fuir, abandonnant leurs terres et leurs moyens de subsistance. Les champs, autrefois verdoyants, sont maintenant des terrains de bataille désertés.

Jean, un cultivateur de Kwamouth, raconte avec tristesse comment sa famille a dû fuir en pleine nuit. «Nous avons tout laissé derrière nous», dit-il. «Nos terres, nos récoltes, tout est perdu». Les traumatismes des violences ont également des répercussions psychosociales graves, affectant la santé mentale des survivants.

L'histoire de Pont-Kwango et Kwamouth est un rappel poignant des conséquences dévastatrices des conflits communautaires. Alors que le reste du pays se prépare à célébrer les fêtes, ces communautés luttent pour leur survie. Il est impératif que les autorités interviennent rapidement pour restaurer la sécurité et soutenir la reprise agricole, afin de prévenir une catastrophe humanitaire encore plus grave.

Mulebourg