La féminisation des titres en RDC : Un pas vers l'égalité des genres
<p>Le Délégué général à la Francophonie en République Démocratique du Congo (RDC), Mabiala Ma-Umba a attiré l'attention sur une pratique linguistique persistante malgré la nomination d'une femme au poste de Première Ministre. En effet, certains compatriotes continuent d'utiliser des expressions telles que « Madame le Ministre », « Madame le Directeur Général », « Madame […]</p>
Le Délégué général à la Francophonie en République Démocratique du Congo (RDC), Mabiala Ma-Umba a attiré l'attention sur une pratique linguistique persistante malgré la nomination d'une femme au poste de Première Ministre. En effet, certains compatriotes continuent d'utiliser des expressions telles que « Madame le Ministre », « Madame le Directeur Général », « Madame le Secrétaire Général », ou encore « Madame le Chef d'établissement ».
Au-delà des règles édictées par l'Académie française, la féminisation des titres est un choix idéologique qui reflète le niveau d'égalité entre les femmes et les hommes. Pendant longtemps, dans les faits et dans l'inconscient collectif, certaines responsabilités et postes ont été exclusivement réservés aux hommes. Heureusement, ces dernières années, les femmes ont investi toutes les sphères de la vie sociale, progressivement accédant à tous les postes.
Dans cette perspective, la féminisation des titres et des fonctions représente une opportunité à saisir pour promouvoir et renforcer l'égalité entre les sexes. Au sein du contexte congolais, cette démarche envoie un message fort aux jeunes filles, contribuant à déconstruire les stéréotypes selon lesquels certains métiers et postes demeurent l'apanage des hommes. Il ne s'agit plus d'une simple question grammaticale, mais d'un enjeu sociétal crucial.
Cependant, la situation n'est pas toujours aussi simple qu'il y paraît. Les règles édictées par l'Académie française ne couvrent pas toutes les situations, et elles ne s'appliquent pas uniformément à tous les pays. Certains pays ont mis en place des « commissions de terminologie » qui ont fait des choix spécifiques. De plus, chaque contexte national comporte une dimension subjective. Par exemple, le terme « doctoresse » n'est plus accepté dans certains pays, où l'on préfère utiliser le terme de « docteure ».
Consciente de ces nuances, la Délégation générale à la Francophonie envisage de créer une commission pour formuler des recommandations adaptées à la réalité congolaise. Cette initiative vise à harmoniser l'usage des titres féminins dans la sphère publique, l'administration et les entreprises. Par exemple, faut-il continuer à dire « Madame le Directeur » ou adopter l'appellation « Madame la Directrice » à la manière française, voire « Madame la Directeure » à la canadienne ?
La Délégation Générale à la Francophonie, en tant que structure permanente du Ministère des Affaires Étrangères et de la Francophonie, joue un rôle essentiel dans le dialogue entre la RDC et les institutions francophones. Elle œuvre pour une langue française inclusive, représentative de tous ses locuteurs.
Guyvenant Misenge