Les premiers mots de Jean-Jacques Wondo à Bruxelles : « Cette Justice mérite des vraies réformes »
Arrivé ce mercredi à Bruxelles après sa libération de la prison de Makala à Kinshasa, l'expert militaire belgo-congolais Jean-Jacques Wondo s'est exprimé chaudement devant la presse à l'aéroport. Libéré pour des raisons de santé, il a partagé ses premiers mots avec émotion.
« J'étais serein dès le début de mon incarcération jusqu'à ce jour parce que je me reconnaissais comme étant innocent. Je n'ai jamais douté de mon innocence malgré les verdicts, je me disais que je serai libre. », a-t-il déclaré. Jean-Jacques Wondo a également souligné qu'il se battrait jusqu'à obtenir une réhabilitation complète, refusant de commenter les aspects juridiques ou judiciaires de son affaire.
Selon son avocat, la libération de Wondo a été motivée par son état de santé dégradé. L'expert militaire a confirmé cette situation en expliquant qu'il était passé de plus de 100 kg à 80 kg. « Je dois absolument voir un médecin parce que j'ai vu ma santé se détériorer. Je dois consulter un cardiologue et d'autres médecins, car ces derniers mois, j'ai commencé à saigner », a-t-il confié à la presse.
Jean-Jacques Wondo a également évoqué sa mission en République Démocratique du Congo (RDC). « J'avais une mission à accomplir pour le Congo, mais j'ai vu cette mission brutalement stoppée. Je tenais à ce qu'on opère une bonne réforme des services de renseignement : humanisés, modernisés et professionnalisés », a-t-il ajouté.
Reconnaissant le soutien de la presse dans son dossier, Wondo a exprimé l'espoir que les réformes en cours au niveau de la justice congolaise aboutissent à des résultats positifs. Il a exhorté le président Tshisekedi à prendre des mesures concrètes : « J'espère que le président Tshisekedi va prendre le taureau par les cornes pour faire quelque chose, car cette justice mérite des vraies réformes. »
Condamné deux fois à la peine de mort par la justice congolaise, d'abord en première instance puis en appel le 27 janvier dernier, Wondo était accusé d'être l'auteur intellectuel et le concepteur de la tentative de coup d'État manquée du 19 mai 2024.
Il est important de rappeler que Jean-Jacques Wondo a passé au moins huit mois en détention au Centre Pénitentiaire de Rééducation de Kinshasa (CPRK). Lors de la confirmation de sa peine de mort en appel fin janvier, la Belgique avait rappelé son ambassadrice à Kinshasa et révoqué le consul congolais à Bruxelles pour exprimer sa colère. Aujourd'hui, la Belgique se dit satisfaite de la libération de Jean-Jacques Wondo.
Rédaction.