Nord-Kivu : Le M23 soutenu par le Rwanda impose un gouverneur et organise un meeting à Goma
Le groupe rebelle M23, soutenu par l'armée rwandaise (RDF), continue de renforcer son emprise politique après avoir pris le contrôle de plusieurs territoires dans la province du Nord-Kivu. Ce mercredi, le M23 a annoncé la nomination d'un nouveau gouverneur et de deux adjoints pour administrer la province sous son autorité. Bahati Musanga Joseph a été désigné gouverneur, accompagné de Manzi Willy et Amani Shadrack en tant que vice-gouverneurs.
Erasto Bahati Musanga Joseph, chargé des finances du M23 et de l'ethnie Nande, est désormais le gouverneur du Nord-Kivu. Manzi Willy, qui se revendiquait réfugié au Canada et ancien président du M23 au Québec, a été nommé vice-gouverneur en charge de l'administration et des affaires judiciaires. Amani Shadrack, ex-député provincial du Nord-Kivu et de l'ethnie Hunde, est désormais vice-gouverneur en charge de l'économie et des finances.
Pour légitimer ce changement, le M23 a prévu un meeting populaire ce jeudi 6 février au stade de l'Unité à Goma. Des cadres de base, munis de mégaphones, ont parcouru la ville pour sensibiliser, voire contraindre, la population à assister à cette rencontre, la première du genre depuis la prise de la ville par le groupe armé. Cette mobilisation fait partie d'une stratégie visant à imposer l'autorité rebelle sur la province et à donner une apparence de gouvernance civile à une occupation militaire.
L'annonce de ces nouvelles autorités intervient dans un climat de tension extrême. Le gouvernement congolais et la communauté internationale continuent de dénoncer l'ingérence rwandaise et la présence du M23 dans l'est du pays. Malgré les appels à un retrait des rebelles et les multiples tentatives de médiation, la situation sur le terrain ne cesse de se détériorer, avec des milliers de déplacés fuyant les zones sous contrôle rebelle.
Alors que le M23 tente de structurer son administration, une question cruciale demeure : cette nomination sera-t-elle reconnue ou restera-t-elle une simple manœuvre politique d'un groupe armé sous influence étrangère ?
Rédaction