Nord-Kivu : Trêve "surprise" entre le gouvernement congolais et l'AFC-M23 pour assurer l'Examen d'État

Dans un développement inattendu et salué par les familles et la société civile, le gouvernement congolais et le mouvement rebelle AFC-M23 ont annoncé aujourd'hui un accord pour une trêve temporaire dans la province du Nord-Kivu. Cette pause dans les hostilités, qui prend effet dès ce 3 juin, est spécifiquement motivée par l'approche de l'Examen d'État (Exétat) et vise à garantir un environnement sécurisé pour que les élèves puissent passer leurs épreuves cruciales sans crainte.
Ce geste, bien que de durée limitée, est perçu comme une rare manifestation de volonté de la part des deux parties belligérantes de privilégier l'intérêt des civils, et en particulier des jeunes, face aux armes.
La province du Nord-Kivu est en proie à une insécurité chronique depuis plusieurs années, caractérisée par des affrontements incessants entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23. Ces combats ont provoqué des déplacements massifs de populations, la fermeture d'écoles et des conditions de vie extrêmement précaires, rendant la tenue de l'Exétat un défi logistique et sécuritaire majeur. La trêve actuelle est donc destinée à instaurer un minimum de stabilité pour la tenue des examens dans des conditions acceptables.
Cette annonce intervient dans un contexte où les précédentes tentatives de cessez-le-feu ont souvent échoué. L'accord d'août 2024, négocié sous la médiation angolaise, avait initialement suscité des espoirs avant que les hostilités ne reprennent rapidement. Cette fois-ci, la motivation derrière la trêve semble être une urgence humanitaire claire : empêcher que l'avenir de milliers de jeunes ne soit compromis.
Cependant, les observateurs appellent à la prudence, soulignant la nécessité que de tels gestes symboliques soient suivis d'actions durables pour un retour à la paix.
L'Examen d'État, condition sine qua non pour l'accès à l'enseignement supérieur, revêt une importance capitale pour les élèves congolais. Il représente non seulement une étape scolaire décisive, mais aussi un espoir d'ascension sociale pour de nombreuses familles. Dans une région où l'espoir est fréquemment mis à mal par la violence, le bon déroulement de ces examens est vu comme un puissant signe de résilience et de détermination, tant de la part des élèves que de celle des enseignants.
En conclusion, si cette trêve ne résout pas le conflit sous-jacent, elle constitue néanmoins un geste fort en faveur de l'éducation. Elle rappelle qu'y compris dans les contextes les plus difficiles, la protection de l'avenir des enfants doit demeurer une priorité absolue. L'espoir est désormais que ce climat d'apaisement, même temporaire, puisse ouvrir la voie à un dialogue sincère et, à terme, à une paix plus durable dans l'est de la République démocratique du Congo.
Gracieux Bazege