RDC : Le Mpox en recul, le pays frappé par des inondations dévastatrices et une inquiétante mortalité animale

La réunion hebdomadaire de coordination stratégique du Ministère de la Santé, Hygiène et Prévoyance Sociale a dressé un tableau contrasté de la situation sanitaire et humanitaire en République démocratique du Congo. Si l'épidémie de mpox montre des signes encourageants de régression, le pays fait face à des inondations majeures et à un mystérieux phénomène de décès d'animaux sauvages dans le parc de Virunga.
Concernant l'épidémie de mpox, les données de la semaine 14 indiquent une tendance à la baisse dans la majorité des provinces. Avec 1 453 nouveaux cas notifiés et 4 décès, le taux de létalité hebdomadaire s'établit à 0,28 %. Bien que le cumul national dépasse les 96 000 cas et 1 700 décès, soit une létalité globale de 1,8 %, cette diminution hebdomadaire offre une lueur d'espoir. Les analyses révèlent une disparité préoccupante : si les jeunes adultes sont les plus touchés par la maladie, les décès concernent majoritairement les enfants de moins de 14 ans. Plusieurs pistes sont explorées pour expliquer ce phénomène, notamment l'arrivée tardive des patients dans les centres de traitement, la disponibilité des médicaments et la qualité de la prise en charge.
Le ministère de la Santé a annoncé l'arrivée de deux nouveaux lots de vaccins, renforçant ainsi les perspectives de contrôle de l'épidémie. Ce sont 63 000 doses du vaccin MVA et 50 000 doses du vaccin LCCS qui sont venues s'ajouter aux stocks disponibles. Les préparatifs pour la poursuite de la campagne de vaccination sont en cours à Kinshasa et dans d'autres provinces ciblées. En parallèle, des équipes d'intervention rapide ont été déployées dans six provinces prioritaires (Tshopo, Sud-Ubangi, Équateur, Tanganyika, Kinshasa et Nord-Kivu) afin de renforcer la surveillance, la collecte de données et la coordination des efforts sur le terrain.
Cependant, le pays est également confronté à une crise humanitaire majeure due à des inondations dévastatrices. Plusieurs provinces sont touchées, avec une situation particulièrement critique à Kinshasa où 11 zones de santé sont affectées. Le bilan humain dans la capitale est lourd, avec plus de 5 000 sinistrés, 72 décès et 170 blessés recensés. Les provinces du Tanganyika et du Sud-Kivu sont également durement impactées. Face à cette urgence, des sites d'hébergement et de prise en charge ont été mis en place, notamment les stades Tata Rafael et des Martyrs, ainsi que l'école Lumumba. Le débordement du stade des Martyrs, accueillant plus de 4 500 personnes, a nécessité la mise en place d'un plan de désengorgement vers le stade municipal de Bandalungwa.
Parallèlement à ces défis sanitaires et humanitaires, un phénomène inquiétant de mortalité animale a été signalé dans le parc national des Virunga, dans la province du Nord-Kivu. Des hippopotames et des buffles ont été retrouvés morts en nombre significatif. Une enquête vétérinaire est en cours afin de déterminer les causes exactes de ces décès, suscitant des préoccupations quant à la santé de l'écosystème du parc.
Face à ces multiples crises, le Ministère de la Santé a réaffirmé son engagement à renforcer la coordination multisectorielle pour apporter des réponses rapides, adaptées et coordonnées. La situation demeure préoccupante, nécessitant une mobilisation continue des autorités et des partenaires humanitaires pour venir en aide aux populations affectées et élucider les causes de la mortalité animale dans le parc de Virunga.
Rémy Mbuyi