Situation sanitaire précaire à Goma : 98 cas de Choléra, 10 cas de Mpox et 48 violences basées sur le genre
Lors du Conseil des Ministres du 07 février 2025, le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale a présenté un rapport détaillé sur la situation sanitaire préoccupante dans le Nord-Kivu, en particulier dans la ville de Goma, suite à l’entrée de l’armée rwandaise.
Le ministre a signalé que les hôpitaux de Goma sont saturés, avec plus de 3 068 blessés recensés jusqu'au 05 février 2025. Les ressources humaines et les contre-mesures médicales sont insuffisantes, et de nombreux blessés attendent toujours leur évacuation depuis leurs domiciles vers des établissements de santé.
Les morgues de la ville sont également débordées par les corps sans vie, certains corps n'ayant même pas été ramassés autour de l’aéroport de Goma, du Mont Goma, dans le lac et dans les avenues de la ville, en état de décomposition avancée. La situation est aggravée par une augmentation du risque infectieux, avec 98 cas de choléra signalés dans les zones de santé de Nyiragongo, de Kiroshe, de Karisimbi et de Goma, ainsi que 10 nouveaux cas de Mpox dans les établissements de soins. À cela s'ajoutent 48 cas de violences basées sur le genre.
Les journées des 26 et 27 janvier 2025 ont été marquées par des pillages de plusieurs entrepôts, notamment ceux du CICR, du PAM, de MSF, de l'UNHCR et de GTZ, ainsi que de magasins, alimentations et supermarchés. La destruction des sites de déplacés a également été constatée, à l’exception des sites de Rusayo 1 et 2.
En réponse à cette situation critique, le Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale a organisé une campagne de don de sang du 30 janvier au 07 février 2025 en faveur des soldats des FARDC et des civils blessés du Nord-Kivu/Goma.
Le gouvernement s’efforce également de rendre gratuit l'accès aux soins pour tous les militaires et leurs familles, ainsi que de lancer la prise en charge des militaires nouvellement recrutés et leurs dépendants. Le Plan d'action de l'incident a été activé pour gérer l'afflux massif des blessés de guerre dans l'Est de la RDC.
Concernant la situation épidémiologique, le ministre a indiqué une diminution des cas suspects de Mpox, passant de 2 707 à 1 842 à la quatrième semaine, témoignant de l'efficacité du dispositif de riposte mis en place.
Le Conseil des Ministres a pris acte de ce rapport, soulignant l'urgence de mesures concrètes pour faire face à cette crise humanitaire et sanitaire.
Rédaction
